D'énormes incendies de forêt en Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie, posent de graves problèmes de santé et à l'environnement, entre autre en créant une atmosphère étouffante dans la région. "La plupart de ces incendies sont intentionnels. Ils sont planifiés par des compagnies agroindustrielles qui cherchent à gagner de nouvelles terres cultivables au détriment des forêts", a indiqué l'expert de la FAO Mike Jurvelius.

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    Dégâts environnementaux considérables en Asie du Sud-Est

    Dégâts environnementaux considérables en Asie du Sud-Est

    "De telles pratiques sont prohibées par les lois en vigueur dans la majorité des pays sud-asiatiques, lois qu'il est impératif et urgent d'appliquer. Quant aux résidus des arbres et de la végétation, ils devraient être utilisées de manière judicieuse ou détruits mécaniquement afin de protéger la santé humaine et l'environnement", a-t-il ajouté.

    Au moindre coût

    En Asie du Sud-Est, la conversion des forêts en terres agricoles a lieu le plus souvent dans des régions plates aux sols tourbeux, soit sur les terres les plus productives pour l'agriculture. La conversion des terres s'effectue généralement en coupant les arbres et en brûlant les résidus : une façon d'obtenir des terres cultivables au moindre coût.

    Toutefois, un problème particulier se pose dans la région : les incendies, qui se propagent parfois jusqu'à 20 mètres sous terre dans les sols tourbeux, provoquent d'épais écrans de fumée, rendant l'airair irrespirable. Il est pratiquement impossible de les éteindre, même avec des canadairs ou des hélicoptèreshélicoptères. Par exemple, pas moins de 100 000 mètres cubes de sol tourbeux peuvent brûler sur un seul hectare.

    "Aussi longtemps que les gens ne prendront pas conscience du danger, la lutte contre les incendies de forêt sera extrêmement coûteuse et ne connaîtra qu'un succès limité", a affirmé M. Jurvelius.

    "Ne brûlez pas, utilisez les machines"

    La conversion des forêts en terres agricoles devrait s'effectuer selon des procédures respectueuses de l'environnement, fait-on remarquer à la FAOFAO. Au lieu de brûler les résidus des forêts, il convient d'utiliser des machines pour hacher le bois et de l'utiliser pour le compostcompost. Quant au bois précieux, il devrait être utilisé pour la production de bois d'oeuvre. Le défrichage mécanique des résidus des forêts coûte plus cher, mais il est plus écologique.

    "On note une forte demande sur le bois dans la région. Il convient donc d'éviter tout gaspillage et de s'abstenir de le brûler", recommande M. Jurvelius.

    Oeuvrant en étroite coopération avec les gouvernements de la région, la FAO prépare des directives volontaires pour gérer ces incendies et procurer des ressources financières aux agences forestières. Des accords de coopération régionale et sous-régionale sur la gestion des incendies ont déjà contribué à atténuer les conséquences des feux de forêt.

    A titre d'exemple, en Méditerranée orientale et occidentale, les pays riverains ont coopéré avec succès pour lutter contre les incendies de forêt nonobstant leurs frontières nationales. Cinq pays aident actuellement le Portugal à circonscrire de gigantesques feux de forêt.