Une équipe américaine montre que le virus A(H1N1) répugne à se combiner avec celui de la grippe saisonnière, ce qui était la plus grande crainte face à la pandémie actuelle. Le vaccin, une fois au point, sera donc efficace... et probablement très utile car, comme le montre aussi l'étude, le virus A(H1N1) est particulièrement actif.

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    Le virus A(H1N1) évite de se recombiner avec ses cousins. © DR

    Le virus A(H1N1) évite de se recombiner avec ses cousins. © DR

    Le pire des scénarios n'aura pas lieu. Le virus de la grippe A(H1N1) ne se recombinera pas avec d'autres pour devenir encore plus dangereux ou encore plus virulent. C'est ce qu'affirme une équipe de l'université du Maryland, qui a injecté ce virus (issu de souches récupérées en avril, au tout début de la pandémie) chez des furets en présence de deux autres cousins, responsables de grippes saisonnières, H1 et H3. Le résultat est négatif. Aucun virus mutant n'est apparu... sans doute parce que celui de la grippe dite porcine est trop actif.

    « Le virus pandémique H1N1 possède un net avantage biologique sur différents types de grippes saisonnières, ainsi que sur d'autres types de virus pouvant circuler chez l'homme » explique le virologue Daniel Perez, membre de l'équipe. Ces résultats sont publiés en ligne dans la revue Plos Currents, accessible à tous et éditée au sein de Knol, l'encyclopédie collective de Google.

    Une virulence rare

    Chez les furets infectés, le virus de la grippe A(H1N1) se développe en effet deux fois plus vite que les autres. Le responsable de la pandémie actuelle se comporte donc plutôt comme un compétiteur face à ses collègues induisant d'autres formes de grippes. « Je ne suis pas étonné de sa virulence, commente Daniel Perez, parce que le virus est nouveau. Ses hôtes n'ont donc pas eu le temps de se construire une immunité. »

    La première conclusion est que la vaccination sera efficace. Une fois mis au point, le vaccin ciblera bien le virus A(H1N1) qui ne devrait donc pas échapper à cette attaque en se transformant grâce à une recombinaisonrecombinaison avec d'autres virus, comme c'est parfois le cas avec les virus grippaux. La seconde conclusion est l'utilité de la vaccinationvaccination, face à un virus se développant aussi vite. « Nos recherches indiquent donc la nécessité de se vacciner contre le virus pandémique H1N1 » conclut Daniel Perez.

    Par ailleurs, l'équipe a constaté que le virus A(H1N1), chez certains des animaux infectés, touchait le système respiratoire jusqu'aux poumonspoumons alors que les virus des dernières grippes saisonnières s'en tiennent aux voies nasales. Il n'est pas impossible non plus que la co-infection par d'autres virus grippaux en renforce les effets.