Nec vient de présenter un logiciel fonctionnant sur un téléphone mobile et capable de traduire des phrases du japonais vers l’anglais. L’engin n’est pas encore au point mais la technique progresse…

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    Le Simpur N1, un téléphone vendu sur le marché japonais par l’opérateur NTT Docomo, est suffisamment puissant pour faire tourner les logiciels de reconnaissance vocale et de traduction. © Nec

    Le Simpur N1, un téléphone vendu sur le marché japonais par l’opérateur NTT Docomo, est suffisamment puissant pour faire tourner les logiciels de reconnaissance vocale et de traduction. © Nec

    Un Français monolingue discute au téléphone avec un Chinois qui ne parle que le mandarin. Les deux se comprennent pourtant parfaitement grâce à la traduction automatique. On est encore loin de ce classique scénario de science-fiction, qui permet à un voyageur de l'espace fraîchement débarqué sur une nouvelle planète de s'entretenir avec les indigènesindigènes. Mais les ingénieurs de Nec travaillent depuis plusieurs années pour s'en approcher. Depuis 2005, des équipes de ce constructeur japonais travaillent à l’adaptation à des mobiles de traducteurs fonctionnant déjà sur PC.

    Nec vient de montrer un logiciel tournant sur un téléphone Simpure N1, sorti en 2006 chez NTTNTT Docomo. Le processeur de ce mobilemobile se montre effectivement capable de traduire des phrases complètes. Les performances de ce prototype restent limitées. La traduction ne fonctionne que dans un seul sens, de l'anglais vers le japonais, et passent par l'écran, en l'absence de synthèse vocale.

    Le locuteur japonais enclenche la reconnaissance de la parole et prononce une courte phrase. Celle-ci apparaît sur l'écran de son mobile après une seconde. Si la transcriptiontranscription est correcte, la personne peut démarrer la traduction, qui prend elle aussi une seconde. La phrase en anglais apparaît sur l'écran.

    Un modèle réduit

    Pour l'instant, le prototype arrête là son travail. Il s'agissait juste de démontrer que la puissance d'un mobile suffit à réaliser la traduction. L'exploit est permis par l'augmentation de puissance des mobiles au fil des années mais aussi par la réalisation de logiciels à la fois légers et efficaces. Il en faut trois : un traducteur, un outil de reconnaissance vocale et un logiciel système (un middleware) pour contrôler les deux premiers.

    Nec a utilisé des produits maison déjà réalisés sur PC, en les redimensionnant pour les capacités plus faibles d'un mobile. D'après Nec, l'encombrement mémoire du traducteur, et notamment de son dictionnaire, a été divisé par deux. Le logiciel de reconnaissance vocale aurait lui aussi perdu la moitié de son poids. Nec promet qu'après ce régime minceur, les performances sont presque aussi bonnes que celles obtenues sur PC.

    Quant au middleware, il réalise l'interface avec les fonctions habituelles du mobile et peut donc, ou plutôt pourra, quand le stade du prototype sera dépassé, envoyer la phrase traduite par courrier électronique, SMS, ou autre. On remarque aussi que l'appareil pourrait servir de traducteur portatif, employé sur place. Pour se faire comprendre d'un autochtone, il suffirait de lui montrer sur l'écran du mobile la phrase que l'on viendrait de faire traduire.

    En 2005, le département de futurologie de British Telecom avait prédit pour la période 2021-2025 l'avènement de la traduction automatique en direct. Il n'est pas impossible que l'objectif soit atteint avant cette date...