Des chercheurs au Japon ont réussi l’exploit de transmettre 22,9 pétabits par seconde dans une seule fibre optique. C’est près de 20 fois le débit total utilisé par Internet dans le monde à chaque seconde.


au sommaire


    Dans les années 1990, la recherche avait permis de pousser la paire de cuivre de la ligne téléphonique toujours plus loin, à des débits qui étaient alors quasi impensables. De 14,4 kilobits par seconde (kbps), le bas-débit est progressivement monté à 56 kbps, pour ensuite être remplacé par l'ADSL qui a réussi à atteindre 8 puis 22 mégabits par seconde (Mbps), et même plus, toujours en utilisant les mêmes câbles téléphoniques.

    La transmission par fibre optique connaît une évolution similaire. Des chercheurs de l’Institut national des technologies de l'information et des télécommunications (NICT), au Japon, ont réussi à atteindre une vitessevitesse de 22,9 Pbps. C'est équivalent à une vingtaine de fois le trafic mondial total d'Internet en une seconde (estimé à 1,217 térabits par seconde), et ce en utilisant une seule fibre optique. C'est le double de leur record précédent de 10,66 Pbps. À titre de comparaison, une connexion fibrée domestique est de l'ordre d'un gigabit par seconde (Gbps), ou tout au plus 10 Gbps.

    Un système basé sur les dernières avancées en multiplexage

    Pour ce faire, les chercheurs ont combiné plusieurs techniques. D'abord le multiplexage spatial (SDM), en créant une fibre contenant 38 cœurs physiquesphysiques, chacun avec trois modes pour un total de 114 canaux spatiaux. Ensuite, le multiplexage en longueur d'ondelongueur d'onde (WDM) permet d'utiliser plusieurs longueurs d'onde différentes de lumièrelumière pour transmettre de multiples signaux simultanément. Les chercheurs estiment même qu'il serait possible d'atteindre 24,7 Pbps en optimisant le système de correction d'erreurs.

    Toutefois, cette nouvelle technique nécessite un équipement complexe et coûteux, et sera difficilement intégrable en l'état dans l'infrastructure existante. Pour cela, il faudra plutôt se tourner vers un autre record établi l’année dernière à 1,84 Pbps, obtenu avec un équipement bien plus simple comprenant un seul laserlaser et une seule puce optique.