Des internautes du monde entier, y compris en France chez Club-Internet et Free en non-dégroupés, se plaignaient d'un bridage de certains protocoles de P2P. C'est désormais un souvenir avec la dernière version de eMule, qui brouille son protocole pour flouer les routeurs.

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    Les routeurs installés chez les FAI pour brider les débits sur les échanges de fichiers en P2P se sont multipliés ces derniers mois. Cisco et CacheLogic font partie des principaux fournisseurs de ces technologies qui, non seulement s'attaquent aux ports utilisés, mais aussi et surtout aux protocoles mêmes, détectés à la volée. Grâce à ces routeurs nouvelle génération, les opérateurs peuvent gérer leur bande passantebande passante et limiter l'usage des technologies P2P, particulièrement dans les zones non dégroupées ou l'achat de bande passante coûte très cher aux opérateurs. Mais les internautes, qui souhaitent bénéficier sans bridage du service qui leur est vendu, ne le voient pas de cet oeil.

    Dans sa dernière version officielle, eMuleeMule 0.47b propose donc de brouiller le protocole de transfert afin d'échapper à la reconnaissance des routeurs installés chez les fournisseurs d'accès. D'après les premiers échos, la méthode s'avère particulièrement efficace. Certains témoignent désormais de transferts à 180 Ko/s, là où le bridage maintenait les débits à la qualité nullité. La fonction doit être activée par les utilisateurs dans le menu Préférences/Sécurité du logiciellogiciel.

    Attention cependant, il s'agit bien ici d'un brouillage destiné à leurrer les routeurs, et non d'un cryptage destiné à sécuriser les échanges. En aucun cas cette mise à jour d'eMule ne fait du logiciel de P2P un logiciel de P2P sécurisé.

    La réaction des fournisseurs d'accès à InternetInternet sera très attendue. Free et Club-Internet, qui brident newsgroups et P2P en France sur leurs lignes non dégroupées, pourraient-ils hausser le prix de l'abonnement ou limiter l'ensemble du débit, si la mise à jour des routeurs s'avèrait impossible ou trop coûteuse ? Dans cette nouvelle guerre qui opposent internautes et FAI, ces derniers sortiront nécessairement vainqueurs : ce sont eux qui, en bout de course, détiennent la maîtrise de l'accès à Internet.