Pour la première fois, les jeunes Européens affirment passer davantage de temps devant l'ordinateur et Internet que devant la télévision. Dans leur sillage, les retraités mais aussi les femmes suivent le mouvement.

au sommaire


    Pourcentage d'activités délaissées au profit d'Internet, tous internautes confondus. Source : EIAA

    Pourcentage d'activités délaissées au profit d'Internet, tous internautes confondus. Source : EIAA

    Que l'intérêt des jeunes Européens envers la toile augmente régulièrement, voilà qui n'est pas une surprise. Mais en 2007, le basculement semble s'être définitivement opéré de la télévision vers lnternet. L'EIAA (European Interactive Advertising Association), un organisme européen de représentation des régies publicitaires interactives, l'affirme au terme d'une vaste enquête effectuée en septembre 2007 auprès de plus de 7.000 personnes.

    Les disparités entre pays sont assez importantes. Les internautes français consacrent en moyenne 12,7 heures par semaine à Internet. La France se positionne ainsi en troisième place, devant l'Italie (13,6 heures/semaine) et la Suède (13 heures/semaine), et nettement au-dessus de la moyenne européenne (11,9 heures/semaine). 

    Temps passé en ligne, tous internautes confondus. Source : EIAA
    Temps passé en ligne, tous internautes confondus. Source : EIAA

    L'enquête le démontre sans ambiguïté : la télévision est reléguée à la deuxième place... Pour la première fois, en effet, les jeunes Européens affirment consacrer plus de temps à surfer qu'à regarder la télévision. 82 % d'entre eux se retrouvent de 5 à 7 jours par semaine sur la toile, tandis que 77 % seulement affirment regarder la télévision avec la même régularité. En 2006, les deux étaient à égalité.

    Les femmes et les vieux aussi

    Autre chiffre significatif, 83 % des internautes ont déclaré ne pas pouvoir vivre sans au moins une activité en ligne, et 32 % affirment ne pas pouvoir se passer de messagerie électronique.

    Mais l'engouement ne touche pas que les jeunes. Un des facteurs les plus décisifs est sans conteste l'intérêt sans cesse accru porté à Internet par les Européens de plus de 55 ans et par les femmes, dont la présence a augmenté respectivement de 12 % et 8 % en une seule année. Enfin, dans tous les pays de l'Union européenne, le taux des personnes ayant délaissé au moins une autre activité au profit d'Internet oscille entre 99 et 100 % (!), excepté curieusement au Royaume-Uni où il n'atteint que 77 %.

    Ne nous y trompons cependant pas. Si l'étude de l'EIAA ne manque pas, par ailleurs, de déplorer l'influence d'Internet sur le sommeilsommeil et le sport ainsi que sur la lecture des journaux et des livres, c'est surtout du secteur publicitaire dont elle se préoccupe. La déclaration de Michael Kleindl, président de l'organisation, ne laisse aucune ambiguïté à ce sujet : «Aujourd'hui dans sa cinquième année, notre étude Mediascope confirme la rapidité avec laquelle les consommateurs peuvent changer leurs habitudes en fonction des opportunités numériquesnumériques qui leur sont offertes. Pour les annonceurs, l'enjeu est donc de créer des campagnes adaptées à ces nouveaux consommateurs actifs. »

    L'œuf ou la poule ?

    Mais ce basculement résulte-t-il de l'intérêt envers la toile ou du désintérêt envers la télévision, dont les programmes, justement, sont de plus en plus envahis de longs tunnels publicitaires dont les annonces répétitives (car coûteuses à réaliser...), donc lassantes, invitent l'ex-télévore à migrer définitivement vers un réseau offrant plus de liberté et un choix pratiquement illimité ?

    Apparemment, la question publicitaire n'a pas été abordée par l'EIAA, dont elle constitue pourtant la raison d'être. Et c'est bien dommage...