Les fabricants de puces sont frileux quant à une refonte radicale des schémas établis. Aussi l’AMD Fusion, microprocesseur d’un genre nouveau, est attendu avec impatience par la communauté PC. Le report annoncé de 2010 à 2011 risque de faire des déçus.

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    Le 25 novembre 2006, AMD, fondeur de CPU en perte de vitessevitesse par rapport à son concurrent IntelIntel rachetait son homologue ATI spécialisé dans les GPU, lui-même ébranlé par la puissance de son concurrent nVidia. Ce rachat laissait sceptiques tant les économistes que certains spécialistes des hautes technologies. En façade, ATI et AMD ne font qu'un mais les deux marques continuent de coexister et de proposer des produits compatibles avec la concurrence, processeurs pour l'un et cartes graphiques pour l'autre.

    Pour lier les deux types de produits, des plateformes matérielles ont été mises en place. La première fut l'AMD Spider qui reposait sur la combinaison des CPU Phenom X4 de série 9000, des chipsets de la série AMD 7 et des cartes graphiques appartenant à la série des Radeon 3800. Le but de l'AMD Spider était d'optimiser les échanges entre le northbridge et le southbridgesouthbridge au sein de la carte mère, pour des performances optimisées, en particulier pour les jeux vidéojeux vidéo. Le successeur de la plateforme Spider répond au nom d'AMD Dragon et s'articule toujours autour des séries de chipsets AMD 7 avec en northbridge le Phenom II X4 et en southbridge les cartes vidéo issues de la série Radeon 4800.

    Cependant, la mise en place des plateformes Spider et Dragon n'est qu'une première étape de la jeune association AMD-ATI. En fait, elle constitue plus une recherche d'un nouveau standard, incitant l'utilisateur à changer de configuration, qu'une réelle innovation. C'est sous l'égide du projet AMD FusionFusion que la firme a dépassé l'architecture classique d'une configuration informatique.

    Une équipe qui gagne

    AMD Fusion catalysecatalyse l'expérience des deux branches du groupe dans le domaine des CPU et GPU pour donner naissance à l'APU, acronyme désignant en anglais Accelerated Processing Unit, soit Unité de traitement accéléré. Il s'agit d'un microprocesseurmicroprocesseur combinant CPU et GPU en une seule unité de traitement. Grâce à cette centralisation du calcul, la communication entre unité graphique et unité centrale de traitement pourra être grandement accélérée. AMD souhaite aussi que cette refonte du système actuel permette de diminuer nettement la consommation électrique des ordinateursordinateurs personnels. En effet, ces dernières années, les alimentations pour PCPC ont connu des bons spectaculaires de consommation, avec des modèles haut de gamme atteignant les 1.250 wattswatts.


    Démonstration des applications potentielles du projet AMD Fusion pour la 3D entemps réel (en anglais). © AMD

    A l'origine, AMD espérait commercialiser ses premiers APU en 2010. Mais la firme vient de revoir ses plans et le responsable de produits Rick Bergman annonce le report de la commercialisation en 2011. Les plus frustrés pourront se mettre sous la dent quelques caractéristiques techniques, comme la compatibilitécompatibilité avec DirectX 11 ou une finesse de gravuregravure fixée à 32 nm. Pour faire passer la pilule, AMD annonce pour l'année prochaine une nouvelle déclinaisondéclinaison de son fameux Opteron, qui comportera 12 cœurs. Pour rappel, le plus puissant supercalculateursupercalculateur au monde, le Jaguar, est basé sur des Opteron 6 cœurs.

    Malgré des concurrents écrasants, Intel et nVidia en tête, AMD continue d'innover. Reste à voir si le report de son projet phare ne lui portera pas préjudice, ses adversaires ayant eux aussi de grands projets dans leurs cartons.