La qualité de vie au travail est devenue un véritable enjeu pour les entreprises mais aussi pour les salariés, notamment depuis la crise de la Covid-19. Elle est l’une des conditions essentielles au bien-être des travailleurs, et garantit de meilleures performances au sein de l’entreprise. Mais comment la mettre en place et qu’appelle-t-on vraiment la qualité de vie au travail ?


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    La qualité de vie au travail, ou QVT, est devenue un enjeu majeur pour les entreprises, de plus en plus soucieuses du bien-être au travail de leurs salariés. À l'heure où le monde professionnel évolue et où la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle se réduit, la qualité de vie au travail devient un levier stratégique pour attirer, fidéliser et optimiser les performances des salariés. Découvrez dans cet article ce qu'est la qualité de vie au travail et comment la mettre en place en entreprise.

    Qualité de vie au travail : définition

    L'Accord national interprofessionnel (ANI) de 2013, signé par les différents partenaires sociaux, a défini la qualité de vie au travail comme étant « la manière de regrouper sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l'amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises ». Même si cette définition est un peu floue, elle permet d'inscrire les bases qui englobent l'ensemble des actions mises en œuvre par une entreprise pour améliorer le bien-être physique, psychologique et social de ses employés, au sein de leur environnement de travail.

    Depuis le 31 mars 2022, la notion de QVT a été remplacée dans le Code du Travail par la Qualité de vie et des conditions de travail (QVCT). Elle a été définie par l'ANI de décembre 2020, qui précise que ce sont « les conditions dans lesquelles les salariés exercent leur travail, et leur capacité à s'exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci, qui déterminent la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte ».

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    Cette nouvelle définition remet au premier plan les conditions de travail des salariés et ne se base plus uniquement sur le seul bien-être des salariés au travail. Elle insiste également sur le fait que les salariés doivent être acteurs de leurs conditions de travail, et être en capacité d'agir sur celles-ci. La QVCT instaure ainsi les notions de préventionprévention et de réglementation.

    Sur quoi repose la qualité de vie au travail ?

    Pour mettre en place une démarche QVT efficace, les entreprises doivent respecter plusieurs indicateurs fondamentaux définis par l'Agence nationale d'amélioration des conditions de travail (ANACT). Voici quelques exemples : 

    • Les relations au travail et le climatclimat social : cela concerne l'organisation de réunions régulières, un dialogue social actif et une bonne représentation des instances du personnel, l'existence de lieux de pause ou de repos pour les salariés dans l'entreprise ou encore l'organisation d'événements conviviaux.
    • Le management participatif et l'engagement salarial : l'entreprise doit favoriser la mise en place d'une communication transparente et régulière. En informant les salariés sur la stratégie globale et en favorisant la prise de décisions communes, l'entreprise renforce le sentiment d'appartenance des salariés en leur permettant d'aligner leurs objectifs personnels à la stratégie globale de l'entreprise. 
    • Le contenu du travail : cet axe tient compte de la charge de travail du salarié, des moyens alloués pour la réussite de ses missions ou encore de l'autonomieautonomie laissée au salarié pour gérer son travail et son organisation.
    • L'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle : cet axe incite les entreprises à instaurer une certaine flexibilité avec des dispositifs tels le télétravail ou la mise en place d'horaires aménagés afin que les salariés puissent concilier plus facilement vie professionnelle et vie privée.
    • La formation et le parcours professionnel : cet indicateur fait référence aux entretiens individuels, et aux investissements consacrés à la formation professionnelle des salariés pour favoriser leur montée en compétences et leur évolution au sein de l'entreprise.
    • La santé au travail : cela concerne les actions de prévention mises en place par l'entreprise ainsi que la gestion des risques et maladies professionnelles. La QVT peut concerner l'aménagement des postes de travail, l'accueil des salariés revenant d'une maladie longue durée, les actions mises en œuvre pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les troubles psychosociaux.

    De nombreux autres indicateurs existent et peuvent être pris en compte pour déterminer la qualité de vie au travail.

    Un salarié heureux au travail est un salarié motivé et plus performant. En mettant en place une politique de QVT, l'entreprise a tout à y gagner, notamment en ce qui concerne la santé mentale et physique de ses travailleurs. © Chinnapong, Adobe Stock.
    Un salarié heureux au travail est un salarié motivé et plus performant. En mettant en place une politique de QVT, l'entreprise a tout à y gagner, notamment en ce qui concerne la santé mentale et physique de ses travailleurs. © Chinnapong, Adobe Stock.

    Comment mettre en place une QVT ?

    Mettre en place une démarche de qualité de vie au travail ne se fait pas du jour au lendemain. Plusieurs étapes sont nécessaires avant de pouvoir établir une politique de QVT efficace et complète.

    • Réaliser un état des lieux

    Avant de se lancer tête baissée dans une démarche de QVT, l'organisation doit tout d'abord réaliser un état des lieux auprès des salariés sur les points qu'ils aimeraient voir s'améliorer, et sur les points forts déjà en place au sein de l'entreprise. Pour cela, il est possible de mettre en place des ateliers par petits groupes, des entretiens individuels, un questionnaire en ligne ou encore une boîte à idées, permettant à chaque salarié de s'exprimer et de proposer des pistes d'amélioration.

    • Développer un plan d’actions

    Une fois les résultats de l'état des lieux analysés, l'entreprise va devoir développer un plan d'actions, permettant de définir des objectifs et fixer des engagements. L'entreprise va ainsi devoir trier et prioriser les changements à mettre en place et trouver des solutions concrètes pour pouvoir les mettre en place. Cela devra se faire avec toutes les parties prenantes de la société. L'entreprise doit par ailleurs être certaine de pouvoir allouer les moyens humains, financiers et matériels à la réalisation des objectifs fixés.

    • Impliquer les salariés

    La mise en place d'une politique QVT est initiée par l'entreprise mais doit se construire en partenariat avec les salariés. En communiquant de façon totalement transparente, l'entreprise implique davantage ses salariés et favorise plus facilement leur adhésion.

    • Déployer progressivement les objectifs définis

    Lorsque la démarche QVT est lancée, l'important et de la déployer progressivement et non en une seule fois, au risque de mal faire. Une fois priorisés, les objectifs doivent être réalisés l'un après l'autre en vérifiant régulièrement que cela correspond bien à ce qui a été convenu et en mesurant régulièrement leur impact sur la QVT à l'aide d'indicateurs pertinents.

    • Évaluer continuellement les dispositifs en place

    Pour qu'une politique de qualité de vie au travail soit réussie, il faut qu'elle soit régulièrement évaluée afin d'ajuster ou de faire évoluer les dispositifs en place, en tenant compte à la fois des résultats obtenus mais aussi des retours des salariés. 

    La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est-elle obligatoire dans les entreprises ?

    Les entreprises ne sont en aucun cas obligées de mettre en place une démarche de QVT dans leurs locaux. Pourtant, cette démarche est fortement recommandée, notamment par l'ANI qui met à jour régulièrement diverses préconisations pouvant être mises en place.

    En revanche, depuis la loi Rebsamen du 17 août 2015, la qualité de vie au travail fait partie des négociations annuellesannuelles obligatoires (NAONAO) des entreprises de plus de 50 salariés, avec deux autres thèmes, le salaire et le temps de travail, ainsi que l'égalité et la formation professionnelle.

    Même sans obligation légale, il apparaît nécessaire d'offrir une bonne qualité de vie au travail à ses salariés afin de les fidéliser, de les motiver, et de les rendre plus productif. Des salariés heureux sont des salariés plus engagés, et surtout des salariés en bonne santé, notamment sur le plan mental. En investissant dans le bien-être des salariés, les entreprises contribuent à créer un environnement propice à l'épanouissement professionnel et personnel, favorisant ainsi une culture d'entreprise pérenne et positive.