au sommaire


    Généralités

    Généralités

    Les premières fouilles importantes pour localiser le lieu de la bataille de Gergovie ont été faites en 1862 par le commandant Stoffel, sur ordre de Napoléon III qui préparait alors son "Histoire de Jules César". Les fouilleurs localisèrent le "grand camp" sur le plateau de la Serre d'Orcet et le "petit camp" sur la colline de La Roche Blanche. Il nous reste peu de documents sur ces travaux, l'ensemble de la documentation a disparu, probablement dans l'incendie des Tuileries.

    Visite des travaux en 1934

    Visite des travaux en 1934

    Entre 1936 et 1939 le Père Gorce, professeur au séminaire de Clermont-Ferrand, entreprit de vérifier les travaux effectués par les fouilleurs du Second Empire. Il ouvrit 48 tranchées perpendiculairement au tracé présumé du fossé en s'aidant du bornagebornage mis en place par Stoffel. Ces recherches confirmèrent l'exactitude des observations effectuées lors des fouilles de 1862. Mais les relevés sont imprécis et difficilement utilisables. De plus il n'est jamais fait référence au mobilier découvert.

    Afin d'approcher la problématique locale relative à la guerre des Gaules, le Service régional de l'archéologie (DRAC d'Auvergne) a confié à Vincent Guichard en 1995 un programme de recherche des témoins archéologiques en relation avec la conquête romaine dans le bassin de Clermont-Ferrand. Travaillant en relation avec les spécialistes européens de cette période, l'équipe dirigée par Vincent Guichard a pu remettre au jour les camps romains devant Gergovie (Serre d'Orcet et colline de La Roche Blanche), ainsi que le fossé de liaison, découverts au XIXe siècle par les archéologues de Napoléon III.

    La présentation par César du théâtre des opérations est d'un intérêt toponymique majeur. Toutefois il ne permet pas à lui seul une localisation irréfutable. Texte de propagande, son objet n'était pas de faire une description précise des lieux, ce qui laisse une large place aux interprétations, accentuées par les divergences dans les traductions.

    Bataille de Gergovie

    Bataille de Gergovie

    L'épopée de Gergovie fait partie de notre mémoire collective. La recherche archéologique progresse, et apporte aujourd'hui des éléments de premier ordre permettant de mieux cerner la vérité historique.

    Conclusion de Vincent Guichard , Directeur du Centre archéologique européen du Mont Beuvray.

    " Les trois campagnes successives réalisées en 1995-1996 dans le cadre de cette recherche programmée, ainsi que les diverses découvertes ponctuelles récentes ont permis de valider les propositions faites sous le Second Empire quant à la localisation et à la topographie de ce vaste ensemble cohérent de vestiges. La fonction militaire de cet ouvrage ainsi que son attribution à l'armée romaine peuvent raisonnablement être acceptées. Sa datation nous est, entre autre, indiquée par des éléments mobiliers de provenance indigèneindigène (mobilier céramiquecéramique, orle de bouclier...) ainsi que par des éléments exogènesexogènes en provenance d'Italie (amphores vinaires) dont certains sont exclusifs à l'armée romaine (traits de catapulte). La présence d'un édifice militaire romain, datant de la Conquête, au pied d'un oppidum densément occupé à la même période, nous conduit donc à identifier ces lieux à ceux de la bataille où s'affrontèrent César et Vercingétorix au printemps de l'année 52 avant notre ère. La polémique existante quant à la localisation de Gergovie pouvant être considérée comme levée, les recherches à venir devront s'attacher à étudier cet ouvrage militaire de façon approfondie."