Paradoxalement, la cryptographie quantique n'est pas de la cryptographie, car elle n'est pas une méthode de cryptage d'un message utilisant la mécanique quantique. On devrait plus correctement la nommer « distribution quantique de clés », comme c'est bien le cas en anglais. Il s'agit en effet d'un ensemble de protocoles permettant de distribuer une clé de chiffrement entre deux interlocuteurs distants, tout en assurant la sécurité de la transmission grâce aux lois de la physique quantique et de la théorie de l'information.
Les différents protocoles de cryptographie quantique
Il existe plusieurs protocoles de cryptographie quantique. On présente souvent celui développé par Bennet et Brassard en 1984, qui utilise la polarisation des photons. On s'y réfère comme le protocole BB84. Le protocole E91 a lui été imaginé par Artur Ekert en 1991. Il utilise une paire de photons intriqués et donc repose sur l'effet EPR bien mis en évidence par les expériences d'Alain Aspect et ses collègues.
Applications de la cryptographie quantique
La cryptographie quantique est sortie du domaine de la théorie depuis des années, ce n'est pas une curiosité de laboratoire car elle a déjà été mise en pratique, par exemple et pour la première fois en 2004 pour une importante transaction financière requérant une sécurité absolue et en 2007 lorsque l'entreprise suisse id Quantique a transmis les résultats des élections nationales à Genève.
Bien évidemment, la cryptographie quantique intéresse beaucoup les militaires. La Darpa (agence américaine sur la recherche militaire avancée) utilise ainsi depuis 2004 un réseau de distribution quantique des clefs. L'Union européenne n'est pas en reste car en réponse au programme d'espionnage Echelon, elle a été à l'origine du réseau Secoqc.
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