Le paludisme est la maladie parasitaire la plus répandue au monde. Elle est due à Plasmodium falciparum, agent pathogène transmis à l'homme par des moustiques. En Afrique, où le paludisme est endémique, les moustiques du genre Anopheles, qui comprend plusieurs groupes d'espèces, sont les vecteurs de cette maladie.

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    (crédit : http://cyberpharmacie.free.fr)

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    En étudiant la systématique et la biologie de moustiquesmoustiques collectés au Cameroun, des chercheurs ont découvert, au sein du groupe d'espècesespèces Anopheles nili, pourtant déjà bien connu, une nouvelle espèce nommée A. ovengensis. Cette dernière, porteuse du parasiteparasite, joue localement un rôle dans la transmission de la maladie. L'approche scientifique adoptée, qui associe l'analyse morphologique à une analyse moléculaire, a par ailleurs permis d'identifier une nouvelle espèce, non vectrice, dans un autre groupe, Anopheles funestus. Ces études confirment l'importance de la caractérisation et de l'identification des insectesinsectes vecteurs dans la lutte contre le paludisme et la préventionprévention de sa transmission.

    Le paludisme qui touche environ 600 millions de personnes dans le monde et entraîne le décès de plus de 2 millions de personnes par an, est la plus répandue des maladies parasitaires. Elle est due à Plasmodium falciparum, agent pathogène transmis à l'homme par un moustique. En Afrique, où le paludisme est endémiqueendémique, les moustiques du genre Anopheles sont les seuls vecteurs de cette maladie. Les nombreux travaux qui leur ont été consacrés ont permis de caractériser les différentes espèces et d'identifier, parmi celles-ci, les espèces vectrices. A ce jour, on recense sur ce continent 4 groupes de vecteurs du genre Anopheles : Anopheles gambiae, A. funestus, A. nili et A. moucheti, regroupant chacun un ensemble d'espèces morphologiquement très proches mais génétiquement différentes.

    Dans le cadre du programme PALPAL+, initié par le ministère de la Recherche en 1999, des chercheurs de l'IRDIRD et de l'OCEAC au Cameroun (Organisation de Coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique Centrale), ont étudié la morphologie et la génétique des moustiques de ce genre. Ils se sont intéressés, en particulier, au groupe Anopheles nili, dont la distribution géographique recouvre principalement l'Afrique Centrale.
    L'étude de larveslarves et d'adultes collectés le long des rives du Ntem, au Sud du Cameroun, a permis de mettre en évidence des variations morphologiques entre les spécimens, rendant difficile leur classification au sein de l'une des trois espèces connues du groupe A. nili. Cette observation suggère l'existence d'une nouvelle variante dite "Oveng form", du nom du village où celle-ci a été collectée. Grâce aux outils de la biologie moléculairebiologie moléculaire, les chercheurs ont pu confirmer, génétiquement, les différences observées et élever "l'Oveng form" au rang d'espèce, sous le nom d'A. ovengensis. La découverte du parasite P. falciparum chez cette nouvelle espèce, démontre qu'il s'agit d'un nouveau vecteur du paludisme. Une étude plus approfondie, en cours, permettra de mieux appréhender son rôle dans la transmission de la maladie.

    Cette méthode d'identification, qui associe la systématique et la génétique, a par ailleurs été appliquée, par la même équipe, à l'étude d'un autre groupe du genre Anopheles, A. funestus, au Cameroun. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence l'existence d'une nouvelle espèce, proche de A. rivulorum, qui est l'une des neuf déjà décrites au sein de ce groupe. Aucun parasite P. falciparum n'ayant été détecté, cette nouvelle espèce dite A. rivulorum-like, n'est donc pas considérée comme vectrice. Actuellement, les recherches se poursuivent afin d'apporter des précisions sur la biologie et la répartition géographique de cette nouvelle espèce.

    L'ensemble de ces résultats souligne l'intérêt de la systématique dans l'étude des vecteurs du paludisme. Les connaissances acquises sur ces vecteurs favorisent une meilleure compréhension de l'épidémiologie de cette maladie. La caractérisation de la distribution géographique de chaque moustique vecteur, du taux d'infestationinfestation de celui-ci et des mécanismes qu'il met en jeu dans la transmission du parasite à l'homme permet d'affiner les méthodes de lutte antivectorielle et ainsi d'envisager des stratégies de prévention et de lutte plus efficaces. Des études analogues sont d'ores et déjà en cours dans d'autres régions d'Afrique avec pour objectif de constituer, à terme, une base de donnéesbase de données exhaustive, relative aux espèces d'anopheles vectrices du paludisme.