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- Tout savoir sur les allergies grâce à notre dossier complet
Réfléchissez-y à deux fois. Si la compagnie d'un félinfélin peut s'avérer enrichissante, parfois les chats nous jouent malgré eux des mauvais tours. Leurs squames (peau morte) revêtent un caractère allergène qui ne laisse pas tout le monde indifférent. Certains propriétaires de chatons doivent se séparer de leur animal pour s'éviter des symptômes trop désagréables.
On ne peut prédire à l'avance si l'allergie se déclarera ou non, mais il existe tout de même quelques pistes qui permettent d'évaluer les risques. Par exemple, une étude à large échelle menée entre 1991 et 1993 démontrait que 14.138 asthmatiques sur les 18.536 participants (soit 76 %)) présentaient des immunoglobulines E (IgE) spécifiques au chat, c'est-à-dire des anticorps à l'origine des inflammations allergiques. Si le lien de cause à effet n'est pas systématique, une telle proportion est révélatrice d'une forte tendance à développer les symptômes.
Désormais, grâce à une étude publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology et dirigée par des chercheurs de l'université de Vérone (Italie), de nouveaux facteurs de risquesfacteurs de risques sont désormais connus.
Une étude à l’échelle européenne
Cette fois, si l'échantillon était un peu moins conséquent, il comprenait tout de même 6.292 participants âgés de 20 à 44 ans, issus de l'Europe entière, tous négatifs à l'IgE spécifique aux squames de chat lors d'une première analyse de sang. Le but était de réitérer le test environ 9 ans plus tard pour vérifier chez qui ces données hématologiques avaient évolué et qui présentaient alors les IgE à une concentration élevée.
L'éternuement est l'une des manifestations de l'allergie. Il consiste à se débarrasser d'impuretés dans les voies respiratoires. © James Gathany/Domaine public
Parmi ces milliers de cobayes, 4.468 n'ont pas eu de chat entre les deux contrôles, 473 en avaient un uniquement lors du premier test, 651 ont acquis un félin entre les prises de sang, et 700 en possédaient un lors des deux tests. Était aussi prise en compte la possibilité pour les chats d'atteindre la chambre à coucher, parmi d'autres données.
Pas de chat dans la chambre, pas d’allergie
Lors de la seconde prise de sang, 231 sujets (3,7 %) étaient devenus allergiques aux chats. À l'analyse de tous les paramètres, les chercheurs ont fait le constat suivant :
- ceux qui ont acquis un chat entre les deux phases ont environ deux fois plus de risques de développer une allergieallergie ;
- ceux qui étaient déjà allergiques à d'autres substances s'exposent plus à manifester les symptômes allergiques ;
- ceux présentant de l'asthme ou de l'eczémaeczéma déclenchent plus facilement une allergie ;
- ceux qui ont eu un chat durant leur enfance étaient en revanche plus facilement à l'abri.
Un autre constat s'est alors imposé. Parmi les personnes n'ayant pas autorisé leur chat à pénétrer dans la chambre à coucher, aucune n'est devenue allergique. « Le mieux à faire, commente Andy Nish, l'un des auteurs de l'étude, est de laisser le chat à l'extérieur. S'il rentre, ses squames vont rester dans la maison des mois durant. S'il doit malgré tout se réchauffer à l'intérieur, ne le laissez pas pénétrer dans la chambre et lavez-le une fois par semaine. » Vu l'affection des chats pour l'eau, ce genre de conseil ne fera pas que des heureux...