C'est par un accord minimaliste que s'est conclu le cinquième forum mondial de l'eau. La notion de droit à l'accès à l'eau n'a pas été retenue et les Etats ne s'engagent que sur des détails. Tout le monde semble toutefois d'accord sur un point : une telle réunion internationale devrait être organisée par les Nations Unies.

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    L'eau ne coule pas partout aussi abondamment qu'à Genève... © Emerging Birder / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    L'eau ne coule pas partout aussi abondamment qu'à Genève... © Emerging Birder / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    Au final, le cinquième Forum mondial de l'eau, qui vient de se terminer à Istanbul, et qui a rassemblé plus de 30.000 personnes, entreprises et décideurs politiques, n'a accouché que d'une petite souris. En gros, tous les pays s'accordent à dire que la gestion des ressources en eau constitue un problème grave pour les années à venir et qu'il faut s'en occuper. Plus précisément, les signataires disent vouloir assurer la « sécurité hydrique » et « économiser l'eau ». La formulation peut faire sourire mais elle marque déjà un progrès par rapport aux habitudes actuelles, qui visent surtout à augmenter la production d'eau disponible pour les particuliers, l'industrie et l'agriculture. Toutefois, les Etats présents n'ont pris aucun engagement ferme.

    On retiendra un débat entre deux visions : celle d'un accès à l'eau potable considéré comme un droit pour chaque individu et celle d'une gestion des ressources hydriques vue comme une question économique et sociale. Tenants de la première idée, l'Espagne, la France, la Suisse, les Pays-Bas et certains pays d'Amérique latine ont cherché à inscrire ce « droit à l'eau » dans la déclaration finale et ont même rédigé une déclaration séparée. Mais le refus a été net de l'autre côté, notamment de la part des Etats-Unis et du Brésil.

    Peu de réponses, mais, au moins, les bonnes questions ont été posées

    La question des eaux transfrontalières, sensible et qui était aussi le thème de la Journée mondiale de l'eau ce dimanche 22 mars 2009, n'a guère progressé. Elle a au contraire donné lieu à des échanges un peu vifs entre les représentants turcs et syriens, dont les pays se partagent (avec l'Irak) les eaux du Tigre et de l'Euphrate.

    Beaucoup regrettent que ce forum ait été organisé par une structure indépendante, le CMSCMS (Conseil mondial de l'eau). Cette réunion internationale, qui se tient tous les trois ans, est en effet née d'un salon professionnel et le CMS est présidé par le Français Loïc Fauchon, actuel président de la Société des eaux de Marseille. Mais, au moins, cet événement international existe et, cette année, des questions importantes y ont été abordées.

    Les débats de cette cinquième édition sont en effet allés bien plus loin que lors de la précédente session et il devient de plus en plus clair qu'un Forum mondial de l'eau, organisé cette fois dans le cadre des Nations Unies par le PNUEPNUE serait une bonne idée et pourrait conduire les pays à des engagements plus lourds.