L'association Halte à l'obsolescence programmée publie un rapport réalisé en partenariat avec Murfy (réparation d'électroménager à domicile) qui révèle qu'entre 2010 et 2018, la durée de vie des lave-linge est passée de 10 à 7 ans.


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    « Avant, l'électroménager durait bien plus longtemps ». Cette phrase, nous l'avons tous entendue ou prononcée. Qualité de fabrication en baisse et obsolescence programmée reviennent en boucle pour expliquer une situation où les consommateurs seraient insidieusement amenés à renouveler leurs équipements dans des délais de plus en plus courts. Pour autant, il est assez difficile d'établir cela de manière factuelle entre le discours défensif des constructeurs qui nient toute manipulation de la duréedurée de vie de leurs produits et les consommateurs souvent avides de nouveauté qui n'hésitent pas à changer un appareil dès qu'il semble moins performant ou tombe en panne.

    C'est pourquoi l'étude « Lave-linge : une durabilité qui prend l’eau ? » conduite par l'association Halte à l'obsolescence programméeobsolescence programmée (HOP) avec la société de réparation d'électroménager à domicile Murfy nous apporte un éclairage bienvenu. Basé sur 3.000 diagnosticsdiagnostics réalisés par Murfy et un sondage conduit par HOP auprès de 900 personnes, le rapport affirme que la durée d'usage des lave-linge a diminué de plus de 30 % en moins de 10 ans, passant de dix ans en 2010 à sept ans en 2018. Une situation dénoncée par les auteurs comme « induisant une réduction du pouvoir d'achat et une empreinte écologiqueempreinte écologique croissante », sachant que le lave-linge est un équipement présent dans 97 % des foyers français.

    LG et Samsung ferment la marche du classement établi par HOP et Murfy pour la durée d’usage des lave-linge. © HOP
    LG et Samsung ferment la marche du classement établi par HOP et Murfy pour la durée d’usage des lave-linge. © HOP

    Trois causes de pannes récurrentes

    Trois causes de pannes récurrentes et difficiles à réparer ont été identifiées : les cartes électroniques, les roulements et les charbonscharbons moteur. « Le rapport s'inquiète en particulier de l'inaccessibilité, de la conception et du prix dissuasif de certaines pièces essentielles au bon fonctionnement du bien (...). Autant de difficultés qui posent, pour un certain nombre de marques, la question de l'intentionnalité de l'irréparabilité », peut-on lire dans le document qui nous apprend notamment que le coût moyen d'une carte électronique est de 200 euros. « Les cas d'irréparabilité soulignés dans le rapport, limitant la durée de vie de l'appareil, pourraient être interprétés comme de l’obsolescence programmée technique indirecte », ajoute HOP. Mais difficile, voire impossible de prouver une éventuelle « intentionnalité ». Rappelons qu'en France, l'obsolescence programmée est un délit depuis 2015.

    Reste que les consommateurs ont aussi leur part de responsabilité dans cette situation. En effet, selon Murfy, 60 % de pannes sont liées à un manque d'entretien des lave-linge qui, dans 50 % des cas pourraient être réparés sans remplacer de pièce détachée. Ce rapport tombe à point nommé alors que le Sénat examine cette semaine le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire. Le texte prévoit notamment l'obligation pour les vendeurs d'afficher sur certains produits, dont les lave-linge, les aspirateurs ou les tondeuses, un indice de réparabilité.