Terre et Fondation est le cinquième volet du Cycle de Fondation d'Isaac Asimov. Golan Trévize a choisi ce qu'il pensait préférable pour l'humanité : une synthèse entre le matérialisme de la Première Fondation et le mentalisme de la Seconde. Afin d'être conforté dans son choix, le jeune conseiller se lance à la recherche de la mystérieuse planète que beaucoup croient mythique, toute trace ayant disparu des archives galactiques. Plus méditatif, plus métaphysique, Terre et Fondation, conclusion d'un cycle, révèle toutes ces qualités avec une habilité incontestable.


au sommaire


    Découvrez le

    résumé du livre

    Image du site Futura Sciences

    À la fin de Fondation Foudroyée, Golan Trévize, toujours accompagné de l'historienhistorien Janov Pelorat, doit décider du destin de l'humanité pour les millénaires à venir. Doit-il favoriser l'avènement du Second Empire planifié par Hari Seldon ou bien encourager l'avènement de Galaxia ? Basée sur le principe d'un énorme esprit global, Galaxia serait un réseau mental immense reliant chaque être vivant et non-vivant de la GalaxieGalaxie, visant à créer un énorme organisme à l'harmonie parfaite et où chaque élément (humain, animaux, microbesmicrobes, etc.) travaillerait de concert en toute égalité.

    Ayant choisi Galaxia en dépit de son éducation de Fondateur, Trévize est perplexe. Il n'arrive pas à s'expliquer ce choix. Quelle faille dans le Plan Seldon a pu deviner son esprit pour qu'il fasse un choix pareil ? Pourquoi favoriser un tel concept qui priverait définitivement chaque être humain de la Galaxie de son individualité et de son indépendance ? Pour lui, une évidence s'impose : les réponses à ses questions reposent sur la planète Terre.

    N'ayant jusque-là pas pu retrouver la planète d'origine de l'humanité, Trévize s'est vite rendu compte que celle-ci avait habilement effacé ses traces de tous les registres où elle aurait pu figurer, devenant ainsi virtuellement inexistante. Pourquoi se donner tant de mal à disparaître ? Quel monstrueux secret dissimule la planète Terre ? Et que sont ces fameux robotsrobots qui auraient aidé l'humanité à s'étendre à travers la Galaxie lors des balbutiements de la conquête spatiale humaine ?

    Accompagné de l'éternel Janov Pelorat et de la jeune télépathe Joie, Golan Trévize se lance à la recherche d'indices pouvant le mener à la Terre. En remontant le passé colonial de l'humanité jusqu'aux premiers mondes colonisés par l'Homme et depuis tombés dans l'oubli, Trévize découvre l'existence des Planètes interdites. Ces mondes isolés du reste de la Galaxie furent habités par un clan de colons à part, les Spatiaux. Ceux-ci ayant fait scission avec le reste de l'humanité depuis des millénaires, ils sont donc les derniers tenants de l'histoire oubliée de l'espèceespèce humaine. Mais ces mondes laissés à l'isolement sont autant de pièges mortels pour nos héros en quête de réponses, et les chances de trouver de réels indices sur l'emplacement de la Terre se font de plus en plus minces.

    Comprendre la

    mythologie

    Terre et Fondation est une réflexion sociologique d'Asimov. Chacun des mondes visités par Trévize est un exemple unique d'un point de vue social et Asimov s'amuse à décortiquer chacun d'eux comme autant d'antithèses mettant en valeur Galaxia. Car si celle-ci est présentée comme une énorme communion d'esprits, ce sont les effets de l'isolement de ces mondes qui sont intéressants à analyser.

    • Gaïa : D'abord prise à tort par Golan pour la planète Terre, Gaïa est un monde unique en son genre. Planète vivante, chaque élément de ce monde est lié aux autres par de puissants liens télépathiques. Cet immense réseau mental englobe la planète entière et en fait un monde intelligent et sensible. Les habitants de Gaïa sont Gaïa, et parler à un Gaïen revient à parler à la planète entière. Joie, qui accompagnera Golan Trévize et Janov Pélorat dans leur quête pour la Terre, aura beaucoup de mal à comprendre le concept d'individualité, ayant toujours partagé son corps et son esprit avec une planète entière. Elle appelle ses compagnons de voyage des « isolats » et compatit à la solitude de leurs vies.
    • Compolleron : Première planète visitée par Trévize et ses compagnons dans sa quête, Compolleron est un monde rude et froid. Ses habitants, tout aussi rudes et froids, se sont adaptés à leur monde en vivant sous terre dans de grands complexes à l'abri des intempéries. La sobriété y est de rigueur en tous points, et les intérêts de la planète sont placés au-dessus des besoins personnels. Les tenues vestimentaires sobres, dans les tons gris, des citoyens et fonctionnaires, sont sans atours ni motifs. L'usage d'une police secrète, la mise à l'écart des intellectuels un peu trop prompts à remettre en question les dogmes de la société font ici penser aux prémisses d'un régime totalitaire. Trévize aura bien du mal à sortir vivant de cet enfer de glace.
    • AuroraAurora : Second monde visité, il est l'exemple type du monde ayant récemment vécu l'extinctionextinction de la race humaine à sa surface. L'écologie, autrefois régulée selon les besoins de l'Homme, y est totalement déséquilibrée et tente lentement de retrouver un cycle naturel. Les anciens animaux de compagnie deviennent les nouveaux prédateurs de cette jungle en friche, et des meutes de chienschiens affamés attaquent désormais tout ce qui semble remuer un tant soit peu. Ce monde mettra des millénaires avant de retrouver l'équilibre que l'Homme avait bouleversé à son avantage.
    • Solaria : Troisième monde sur la liste, encore habité par l'Homme. Mais la surprise est entière lorsque Trévize, Pelorat et Joie rencontrent un résident des lieux. Les Solariens sont des solitaires dans la définition la plus extrême du mot. Chaque Solarien vit à des milliers de kilomètres de ses compatriotes, et n'a besoin de personne. Entourés d'une armée de robotsrobots à leurs services, ils vivent dans d'immenses complexes auto-suffisants et, comble de l'autarcie, se sont modifiés génétiquement pour être hermaphroditeshermaphrodites. Ils n'ont donc besoin de personne pour enfanter, s'autofécondant et créant leurs prochains successeurs pour leurs domaines respectifs. Asociaux à l'extrême, ils ne prennent même pas la peine d'élever eux-mêmes leurs enfants qui grandissent entourés de robots comme seule famille.
    • Alpha : Le monde-océan, où seule une poignée d'humains vivent, isolés sur l'unique île d'une planète recouverte d'eau. Ayant appris à maîtriser le climatclimat, ceux-ci vivent dans un éternel paradis hawaïen. Accueillants en premier lieu, les Alphaiens tendent en fait à garder jalousement leur territoire, de peur de voir débarquer en massemasse de nouveaux colons avides d'une planète-vacances à piller. Trévize et ses compagnons devront voir au-delà de la bienveillance toute d'apparence de leurs hôtes, s'ils veulent survivre au paradis.
    • Hari Seldon : Créateur de la Fondation, basée sur la planète Terminus d'où est originaire Golan Trévize, Seldon a prédit des siècles plus tôt l'effondrementeffondrement de l'Empire Galactique et a créé la Fondation pour prendre sa relève afin de prévenir la fin de la civilisation.
    Image du site Futura Sciences
    Joie, qui accompagne Trévize et Pélorat, fait partie de Gaïa, la planète vivante qui grandira plus tard pour devenir Galaxia. © somchaisom, Fotolia

    analyse

    Une dissertation sur l'harmonie 

    Dans ce livre, Asimov nous délivre une véritable dissertation sur les bienfaits de la mise en commun des biens, des buts et des esprits de l'humanité. Rédigeant ce livre comme une énorme dissertation avec thèse, antithèse et synthèse, on assiste à une spectaculaire démonstration de l'esprit d'analyse d'un romancier qui est avant tout un scientifique dans l'âme. Et c'est avec cette synthèse toute scientifique qu'il défend les deux valeurs fondamentales de son ouvrage : l'ouverture et l'empathie.