Enjeu majeur du volet « sécurité » des JO de Paris 2024, le très coûteux système anti-drones fait l'objet d'une enquête, six mois seulement avant le début des Jeux. En cause : des dysfonctionnements et des anomalies qui portent un coup à la réputation de ce bouclier présenté comme « sans failles ».


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    L'organisation des JO de Paris soulève des questions épineuses. En tête : son coût, et notamment le montant du portefeuille accordé au volet « sécurité » de l'événement. Son budget initial de 300 millions d'euros s'est envolé pour dépasser les 400 millions, et pourrait avoir atteint - et même dépassé - les 500 millions d'ici la fin des Jeux. La lutte anti-drones y est peut-être pour quelque chose.

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    Sa mise en place nécessite différents systèmes, déjà éprouvés lors d'un « test » grandeur nature - et pas des moindres : la Coupe du monde de rugby, qui s'est déroulée en septembre et octobre derniers dans tout l'hexagone. Pour s'assurer un ciel inviolable, le gouvernement a déployé « Boréades », un système de commande et de contrôle qui coordonne et gère les opérations des deux systèmes anti-drones : « Parade » et « RadiantRadiant ».

    Le système Boréades est destiné à neutraliser et récupérer les petits drones volant à proximité de sites à risque. © CS Groupe
    Le système Boréades est destiné à neutraliser et récupérer les petits drones volant à proximité de sites à risque. © CS Groupe

    La lutte anti-drones, enjeu majeur du volet « sécurité » des JO

    Parade est conçu pour détecter, identifier et neutraliser les mini et micro-drones de manière sécurisée. Pour cela, il utilise un radar avec une portée instrumentée de cinq kilomètres et une couverture à 360 degrés, un système pour capter les fréquences radio des drones, et une caméra électro-optique pour l'identification visuelle. Il est principalement destiné à la protection des grandes foules et des infrastructures.

    De son côté, Radiant (Recherche active de drones intrusifs, acquisition, neutralisation) est un système plus léger de la préfecture de police de Paris, qui combine plusieurs moyens de détection et de neutralisation complémentaires à Parade.

    Problème : Parade pourrait ne pas remplir toutes ses promesses, au point que, d'après nos confrères de L'Équipe, une très discrète mission d'information sénatoriale est actuellement menée depuis fin décembre afin d'évaluer un éventuel dysfonctionnement de ce dispositif. Mis au point par un consortium co-dirigé par Thales et CS Group, son coût (mise en place incluse) s'est élevé à pas moins de 350 millions d'euros sur onze ans.

    Un bijou technologique défectueux ?

    En cause, des dysfonctionnements lors des répétitions, ainsi que les performances du système lors de la Coupe du monde de rugby.

    Sur les 55 drones repérés, 25 auraient été brouillés, et seulement neuf pilotes auraient été interpellés. L'alerte a été lancée par Cédric Perrin, sénateur et président de la commission de défense, qui a estimé que le programme Parade ne répondait pas aux exigences nécessaires pour assurer la sécurité des Jeux. L'enquête devrait aboutir à un rapport comportant des recommandations et attendu pour fin mars, laissant tout juste le temps (on l'espère) de rectifier le tir et de corriger les éventuelles anomaliesanomalies de ce très coûteux système de défense.


    La France va déployer un bouclier anti-drones sans failles pour les JO 2024 à Paris

    Article de Futura avec ETXDaily Up, publié le 25 novembre 2023.

    Pour contrer tout survol de drones et sécuriser les sites accueillant les manifestations sportives lors des prochains Jeux olympiques 2024, les autorités françaises pourront déployer un système anti-drones : Boréades assurera la détection, l'identification, l'évaluation de la menace jusqu'à la neutralisation des drones.

    Avec l'émergenceémergence des nouvelles technologies, la lutte contre les drones est devenue une priorité pour les services de sécurité, a fortiori lors des grands rassemblements. Un dispositif spécial devrait ainsi être déployé à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, en 2024, pour contrer la moindre tentative d'attaque par drone.

    La France a décidé de déployer tous les moyens pour garantir la sécurité durant les Jeux olympiques et paralympiques... Y compris utiliser la reconnaissance faciale sur ses citoyens. © Futura

    À l'occasion d'un événement aussi considérable que les Jeux olympiques, les autorités françaises ont décidé de déployer une solution, française, qui a déjà fait ses preuves. Développé par CS Group, Boreades concentre toute une technologie destinée à lutter contre les drones survolant des espaces interdits.

    Il s'agit d'un système capable de détecter, d'identifier et d'évaluer la menace provenant de n'importe quel objet volant non identifié. Il peut aussi et surtout neutraliser des petits drones (micro ou mini) dans un périmètre donné. Cette solution a la particularité d'être flexible et de pouvoir être adaptée à différents environnements. Dans l'absolu, cette lutte anti-drones peut s'appliquer dans les stades, dans les aéroports, au-dessus des prisons et autres bâtiments sensibles. Boreades répond en tout cas aux besoins exprimés par le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN) dans le cadre de l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024.

    Garantissant de très hauts niveaux de performances, le système Boreades permet de protéger une variété de sites sensibles, de détecter et d'identifier des drones jusqu'à l'évaluation et la neutralisation des menaces. © CS Group

    L'intelligence artificielle s'invite dans la lutte anti-drones

    Le but est de repérer les drones volant à faible altitude au-dessus du public et de pouvoir les neutraliser sans dommages. Pour cela, Boreades repose sur un ensemble de capteurscapteurs, tels que des radars, des caméras thermiques et divers détecteurs électromagnétiques installés tout autour du site à surveiller. Tous ces équipements sont reliés à un centre de commandement, qui analyse les informations collectées et détermine le type de menace potentielle.

    À noter que le système est aujourd'hui alimenté par de l'intelligence artificielle afin d'améliorer la performance de détection et d'identification des différentes machines. Si la menace est réelle, le drone peut alors être neutralisé en brouillant les ondes, à distance ou à l'aide d'un autre drone qui fera alors office de « chasseur », avant d'être récupéré. Cette solution a déjà fait l'objet de plusieurs expérimentations, notamment aux abords du Stade de France ou lors du défilé du 14 juillet.

    C'est aujourd'hui la seule solution française de lutte anti-drones opérationnelle à grande échelle. C'est celle qui a été choisie pour être déployée à l'occasion des JO de Paris 2024 afin de renforcer la sécurité des différents sites concernés durant la quinzaine.