Le spectacle merveilleux des aurores boréales n’est pas toujours réservé aux régions polaires. Il se joue parfois à des latitudes plus faibles. Jusqu’aux tropiques. Et même plus souvent que l’imaginaient les astronomes, révèle aujourd’hui une étude.


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    Depuis quelques mois, à la faveur d'une activité solaire qui augmente, des aurores boréales deviennent visibles depuis nos latitudeslatitudes. Rappelons que ces aurores boréalesaurores boréales se produisent lorsque notre Soleil éjecte de la matière coronale et que celle-ci finit par interagir avec le champ magnétique terrestrechamp magnétique terrestre et les molécules de notre atmosphèreatmosphère. Au cours de ce que l'on appelle communément, une tempête solaire -- ou tempêtetempête géomagnétique pour les puristes. Plus la tempête est puissante, plus les aurores deviennent visibles à de basses latitudes.

    Tempêtes solaires et aurores boréales

    Nos sociétés gardent la trace d'au moins deux tempêtes solaires majeures : la tempête de Carrington, survenue en septembre 1859 et la tempête du New York Railroad de mai 1921. Et une équipe internationale de chercheurs suggère aujourd'hui que ce type d'événement pourrait être plus fréquent qu'ils ne le pensaient jusqu'ici. Ils publient, dans The Astrophysical Journal, leur analyse détaillée d'une autre tempête géomagnétique importante.

    Les chercheurs ont pointé où des aurores boréales ont été rapportées dans le monde le 4 février 1872. © Hayakawa <em>et al.</em> (2023), <em>The Astronomical Journal</em>
    Les chercheurs ont pointé où des aurores boréales ont été rapportées dans le monde le 4 février 1872. © Hayakawa et al. (2023), The Astronomical Journal

    La tempête Chapman-Silverman a eu lieu en février 1872. Et les chercheurs montrent que des aurores boréales sont alors apparues à des latitudes complètement incroyables. Des observations sont rapportées depuis Bombay (Inde) ou Khartoum (Soudan) ! Alors même que l'événement semble avoir été produit par l'éruption d'un groupe de taches solaires de taille tout à fait moyenne, même si plutôt complexe.

    Le risque lié aux tempêtes géomagnétiques

    « De tels événements extrêmes restent rares. Mais l'apparition de trois super-tempêtes de ce type en six décennies montre que la menace qui pèse sur la société moderne est réelle », commentent les chercheurs. La menace ? Oui, parce qu'au-delà du spectacle des aurores boréales, c'est le bon fonctionnement de nos sociétés technologiques qui est en jeu. Car si nos ancêtres d'alors ont tout juste eu à faire face à quelques perturbations de leurs communications télégraphiques, notre monde moderne pourrait bien, en cas de tempête solaire majeure, se trouver confronté à des impacts sur ses infrastructures technologiques, ses réseaux électriques ou encore sur ses systèmes de communication et ses satellites.