On se doute bien que les repas de fête perturbent notre flore intestinale. Le foie gras, le champagne et la bûche au chocolat ne sont peut-être pas seuls en cause : un déjeuner chez notre belle-famille aurait également un effet nocif sur les petites bactéries de notre intestin.


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    Notre flore intestinale est influencée par un grand nombre de facteurs. Le régime alimentaire, l'alcoolalcool et le tabac, le fluctuation des hormones sexuelles, le stress, l'hygiène de vie, la prise de médicaments, une activité sportive excessive, l’exposition au soleil, ou un stress psychologique peuvent affecter sa composition.

    La période de Noël est, en elle-même, porteuse de plusieurs de ces changements environnementaux. On boit plus d'alcool, on mange plus gras et plus sucré et on se couche plus tard. Mais certains subissent un stress supplémentaire : celui du déjeuner chez les beaux-parents. Or, ce stress aurait un effet délétère sur le microbiote, révèle une étude publiée dans le Human Microbiome Journal.

    Plus de graisses saturées et de protéines

    Des chercheurs de l'Amsterdam University Medical Centre ont analysé les excréments de 24 volontaires, dont 16 ayant rendu visite à leur belle-famille durant les fêtes et huit ayant passé Noël avec leur propre famille. Les échantillons ont été prélevés les 23 et 27 décembre afin d'examiner les changements de composition du microbiote. Les volontaires ont également rempli un questionnaire alimentaire.

    Première constatation : la consommation d'alcool ou l'apport global en macronutriments ne varie guère selon l'endroit où l'on passe les fêtes. « De manière générale, on observe une plus forte consommation de graisses saturées et de protéinesprotéines », indiquent les chercheurs. Rien d'étonnant quand on mange du fois gras et de la dinde farcie. On remarque quand même que l'apport calorique global est un peu plus élevé quand on mange avec ses beaux-parents.

    Le stress induit une diminution de la bactérie <i>Rumminococcaceae</i> dans l’intestin. © Adiano, Adobe Stock
    Le stress induit une diminution de la bactérie Rumminococcaceae dans l’intestin. © Adiano, Adobe Stock

    Chute drastique d’une bactérie liée au stress

    En revanche, la composition du microbiote diffère largement entre les deux groupes. Les chercheurs ont analysé sept familles spécifiques de bactériesbactéries, et ont constaté en particulier une forte baisse des batteries type Rumminococcaceae. Or, de précédentes études ont montré que les personnes souffrant de dépression ou les souris exposées à un stress chronique voyaient leur taux de Rumminococcaceae fortement diminuer.

    « Il est donc permis de penser que manger chez sa belle-famille induit un haut niveau de stress, ce qui réduit la présence de Rumminococcaceae dans l'intestin », avancent les chercheurs. À l'inverse, le groupe ayant déjeuné dans sa propre famille voit la composition de son microbiote davantage modifiée au global. Pour cela, les chercheurs proposent une autre explication : les contacts physiquesphysiques favorisant la diversité microbienne, nous aurions plus tendance à échanger des bises avec nos propres parents.

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    De l’effet nocif des beaux-parents

    Évidemment, cette étude présente de nombreuses limites. Si les chercheurs ont pris soin d'éliminer les principaux facteurs différenciants (poids, âge, exercice physique, présence ou non d'animaux de compagnie...), de nombreux autres données peuvent influer sur la composition du microbiote, comme indiqué plus haut. De plus, l'échantillon restreint ne permet pas de tirer de conclusions définitives.

    Mais l'effet nocif de la belle famille ne s'arrête pas au microbiote. Une étude de 2009 a ainsi montré que les femmes japonaises vivant dans le même foyer que leurs beaux-parents avaient deux à trois plus de risque de développer une maladie cardiovasculairemaladie cardiovasculaire que celles vivant simplement avec leur époux.