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    Quelques solutions réalistes

    Quelques solutions réalistes

    Face aux mutations paysagères et à leurs incidencesincidences à long terme, des mesures drastiques devraient être prises rapidement. Dans le cadre des mesures agri-environnementales, un volet concernant l'érosion des sols sous-tend la mise en jachère des parcelles les plus pentues et la reconversion en pâturage des surfaces cultivées en bordure de rivières. Si ces mesures vont dans le sens de la protection du milieu, des décisions un peu plus fermes s'avèrent nécessaires.

    L'une des premières mesures devrait être d'interdire les labourslabours profonds (40 cm) qui accentuent l'érosion des sols. Il faudrait aussi inciter les agriculteurs à cultiver leurs champs en implantant des bandes enherbées le long des courbes de niveau. Cette technique, qui a déjà été expérimentée avec succès dans de nombreux pays, permet principalement de réduire la vitesse du ruissellement par absorptionabsorption progressive du flux, de limiter l'arasement des horizons les plus fertiles et, enfin, de réduire le transport et la propagation des produits épandus sur le sol : insecticidesinsecticides, nématicidesnématicides, etc. Pour véritablement protéger le sol, il faudrait aussi effectuer des rotations culturales ou pratiquer sur une même parcelle des activités différentes (cultures associées).

    Poirier - Tabebuia pallida

    Poirier - Tabebuia pallida


    Pour limiter l'impact des pluies sur les sols dénudés (zones de cultures intensives, terrassementsterrassements urbains, etc.), il faudrait envisager des actions de reboisement. Pour que ces dernières soient efficaces, il importe de choisir des espècesespèces endémiquesendémiques à la Martinique et connues pour leur forte emprise au sol. Des arbresarbres comme le poirier (Tabebuia pallida), le boisbois rouge (Coccoloba swarzili), le gommier rouge (Bursera simaruba) et le poix doux (Inga laurina) pourraient être replantés. Il faut surtout éviter d'employer des espèces disposant de couverts redistributeurs (feuilles très larges), car ces derniers provoquent une accentuation locale du ruissellement et un transport des agrégats.

    Gommier rouge - Bursera simaruba

    Gommier rouge - Bursera simaruba

    Dans le cadre du SDAGE (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion de l'Eau) des efforts ont été envisagés notamment en ce qui concerne la mise en place d'un schéma départemental d'élimination des déchets ménagersdéchets ménagers et la réhabilitation des baies de Fort-De-France et de Génipa. Ne serait-il pas possible d'aller plus loin en raccordant systématiquement toutes les populations urbaines à des stations d'épuration ou en mettant à leur disposition des fosses septiquesfosses septiques individuelles. Des mesures financières incitatives pourraient être envisagées : une partie du prix des fosses septiques pourrait être pris en charge par les collectivités locales, par exemple.

    Enfin, avec l'aide de quelques « emplois jeunes », ne serait-il pas possible de créer une véritable brigade de surveillance environnementale chargée d'informer le public. Par exemple, qui sait que l'arrêté du 20 avril 1978 (n° 78-1530/AESAES/B2) interdit la collecte des madréporesmadrépores, que l'arrêté du 27 septembre 1984 (n° 84-1870) réglemente la capture des langoustes (22 cm pour les Panulirus argus et 14 cm pour les Panulirus gattatus), que l'arrêté du 10 août 1992 (n° 92-1684) n'autorise la pêchepêche des oursinsoursins que du 15 décembre au 15 janvier, ou encore que l'arrêté ministériel du 16 mars 1993 interdit la pêche et la consommation de tortuestortues.

    Cette brigade de surveillance, par ses visites régulières sur le terrain, pourrait sensibiliser la population à l'existence de ces règlements. A terme, cela devrait déboucher sur la réalisation de brochures et de plaquettesplaquettes d'information et/ou de sensibilisation qui pourraient être distribuées aux usagers des milieux littoraux et marins.

    Cette brigade pourrait aussi avoir en charge le nettoyage hebdomadaire des plages de la commune de Trinité, par exemple.

    En définitive, quelle que soit la méthode retenue pour protéger le milieu marin, des mesures fermes devraient être prises rapidement. Dans une île aussi petite, il ne faut plus céder à la facilité ou aux pressions, car la moindre dégradation est rapidement sur-exprimée.