Nous ne devrions pas seulement nous soucier d’atteindre des points de basculement. Nous devrions aussi nous inquiéter de la vitesse à laquelle nous nous en approchons. C’est la recommandation que nous font aujourd’hui des chercheurs.


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    Les points de basculement, parfois qualifiés de points de non-retour. Vous en avez sans doute déjà entendu parler. Il s'agit de points qui, s'ils étaient franchis, pourraient mener à des changements brutaux et irréversibles du climat mondial. Parmi eux, il y a l'affaiblissement du Gulf Stream ou la perte de la forêt amazonienne ou encore, la fontefonte des calottes glaciairescalottes glaciaires. Des points de basculement qui semblent parfois vouloir arriver plus tôt que ne l'avaient imaginé les experts. Et des chercheurs de l’University college Cork (Irlande) ont peut-être une explication.

    Comprendre la dynamique des points de basculement

    Les modèles mathématiques qu'ils ont développés montrent en effet qu'un paramètre jusqu'ici négligé joue en réalité un rôle capital : la vitessevitesse à laquelle nous approchons la Terre de ces points de basculement. Plus elle est élevée, plus les risques sont importants pour que des changements irréversibles surviennent avant même que lesdits points de basculement soient atteints.

    Le phénomène est d'autant plus important que les mathématiciens assurent qu'ils l'observent non seulement sur le système climatique, mais aussi sur les écosystèmesécosystèmes. Et même sur les systèmes créés par les humains. Ils donnent l'exemple du presque black-out survenu au moment de la demi-finale de Coupe du monde de football entre l'Angleterre et l'Allemagne en 1990. « Les responsables du réseau s'attendaient à une augmentation de la demande en électricité. Ils se sont préparés à l'absorber. Mais ils n'avaient pas imaginé que le match pourrait aller aux prolongations et même aux tirs au but. À ce moment-là, l'équivalent d'un million de bouilloires ont été allumées en même temps. La demande a explosé et le réseau a frôlé le black-out. Non parce que la capacité n'était pas disponible, mais parce qu'il n'était pas préparé à ce pic brutal », raconte Hassan Alkhayuon, le coauteur principal de l'étude, dans un communiqué.

    La vitesse du réchauffement compte autant que son pic

    Les chercheurs espèrent que leurs travaux serviront à prendre conscience que le pic de réchauffement climatique que nous atteindrons ne devrait pas être notre seule préoccupation. Nous devrions aussi nous intéresser de près à limiter la vitesse à laquelle nous y arriverons.