Un soleil trop rouge, une ciel trop jaune, une odeur de brûlé : le nord-ouest de l'Europe vient de vivre une étrange expérience. La cause première est l'ouragan Ophélia, nous expliquent les météorologues.

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    Depuis ce weekend, des témoignages curieux, mais aussi des photographiesphotographies, proviennent du Royaume-Uni. La vague est née à l'ouest du pays, sur la façade Atlantique de l'Angleterre et au Pays de GallesGalles. Pas de doute, au coucher du soleil, l'astreastre est rouge, bien trop rouge, tandis que le ciel prend une couleurcouleur entre jaune et orangée. En Bretagne, le ciel jaune est apparu lundi, comme le rapporte Ouest France, avec en prime une odeur âcre, d'incendie et le phénomène s'est étendu sur les côtes d'Europe du nord.

    La panique ne s'est pas emparée de la population mais l'énigme mérite une réponse. Selon le présentateur météométéo de la BBC, Simon King, le phénomène serait dû à l'ouragan Ophélia. La chaîne Météo Bretagne fournit des images et des explications. C'est bien Ophélia, un ouragan majeur, qui a atteint la catégorie 3 au-dessus de l'Atlantique. Passé entre les Açores et Madère, il est remonté vers le nord de l'Europe et a touché l'Irlande lundi 15 octobre (faisant trois morts selon le bilan de mardi).

    La coulée d'air chaud a traversé le golfe de Gascogne, chargée de sable du désert et de la poussière des grands incendies de forêts du Portugal et de la Galice. © Météo Bretagne

    La coulée d'air chaud a traversé le golfe de Gascogne, chargée de sable du désert et de la poussière des grands incendies de forêts du Portugal et de la Galice. © Météo Bretagne

    Dans l'air chaud, du sable et de la poussière d'incendie

    Quel rapport avec le soleilsoleil et le ciel ? Le sable du Sahara. Cette puissante dépression (955 hPa) a fait remonter de l'airair venu du sud. L'ensemble du système tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, si bien qu'à l'est, côté Europe, l'air monte vers le nord. Cet air est chargé de poussières et de sable, ce qui colore le ciel. Les courtes longueurs d'ondelongueurs d'onde (le bleu) sont davantage diffractées, laissant beaucoup de rouge dans la teinte du soleil, selon le même phénomène qu'à son lever et son coucher.

    Quant à l'odeur de brûlé, elle n'est pas une illusion. Des incendies ravagent depuis des semaines la Galice et une partie du Portugal, et leurs poussières profitent du voyage pour traverser le golfe de Gascogne.

    Les cieux anglais, bretons et gallois ne sont pas sans rappeler les peintures de William Turner, réalisées au 19e siècle. En 2014, une étude parue dans Atmospheric Chemistry and Physics avait retrouvé dans les couchers de soleil rougeoyants de plusieurs de ses toiles les traces de pollutions atmosphériques engendrées par des éruptions volcaniques.