Le cycle de l’eau est perturbé. De plus en plus. Par le changement climatique, mais aussi plus généralement, par de nombreuses activités humaines. Résultat, en 2022, près de la moitié du monde a connu une situation de sécheresse inquiétante.


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    Le lac d'Ourmia, dans le nord-ouest de l'Iran. C'est le plus grand lac du Moyen-Orient. Et selon les chercheurs, il a perdu pas moins de 90 % de sa superficie depuis 1995. Le résultat de sécheresses de plus en plus fréquentes, d'une utilisation non raisonnée de l'eau à des fins agricoles et de la constructionconstruction de barrages sur les rivières qui l'alimentent.

    Une année notablement sèche dans de grandes parties du monde

    Il y a quelques jours, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) confirmait la tendance, dans son rapport sur l’état des ressources mondiales en eau. Le cycle hydrologique est déséquilibré en raison du changement climatique et des activités humaines. En 2022, près de 40 % du monde ont connu des conditions plus sèches que celles enregistrées en moyenne pour les périodes équivalentes au cours des 30 dernières années.

    Les données, complétées de modélisationsmodélisations - car les statistiques mondiales restent insuffisantes en la matièrematière -, montrent que le Mississippi, le Pô et le Rhin, par exemple, ont connu des niveaux particulièrement bas. La France a souffert de précipitations insuffisantes. L'Amérique du Sud a connu une grave sécheresse. Tout comme la Chine ou la Corne de l'Afrique. Et, malgré l'augmentation des précipitations, le niveau des eaux souterraines dans l'important bassin Murray-Darling en Australie a continué de chuter en dessous de la normale.

    Certaines régions du monde ont aussi connu des inondations d’ampleur en 2022 comme le bassin de l’Indus, au Pakistan. Quelque 1 700 êtres humains en sont morts et plus de 33 millions en ont été affectés. En cause, une vague de chaleur de début d’année qui a fait augmenter l’eau de fonte des glaciers, faisant monter le niveau des rivières qui a ensuite été gonflé par de fortes pluies de mousson plus de deux fois supérieures à la moyenne de juillet et août. © Global state on the climate report 2022, Organisation météorologique mondiale
    Certaines régions du monde ont aussi connu des inondations d’ampleur en 2022 comme le bassin de l’Indus, au Pakistan. Quelque 1 700 êtres humains en sont morts et plus de 33 millions en ont été affectés. En cause, une vague de chaleur de début d’année qui a fait augmenter l’eau de fonte des glaciers, faisant monter le niveau des rivières qui a ensuite été gonflé par de fortes pluies de mousson plus de deux fois supérieures à la moyenne de juillet et août. © Global state on the climate report 2022, Organisation météorologique mondiale

    Sécheresse, inondation, etc. : des données plus précises attendues

    Les scientifiques rappellent qu'au-delà des effets directs du manque d'eau, des effets indirects commencent à se faire ressentir. Les vagues de chaleurchaleur associées aux sécheresses peuvent rendre les feux de forêt plus probables et ceux-ci peuvent ensuite se propager plus rapidement en raison du manque d'humidité du sol, par exemple.

    Voir aussi

    Le manque d'eau touchera 5 milliards d'êtres humains d'ici 2050, avertit l'OMM

    Alors, pour améliorer les réponses à ces fluctuations du cycle de l’eau, et mieux identifier les régions qui risquent de connaître des situations d'urgence ou qui sont déjà en crise, les experts de l'Organisation météorologique mondiale appellent à investir dans la surveillance et le partage des données. C'est l'objectif du système de prévision et d'état hydrologique de l'OMM (HydroSOS), actuellement en cours de développement.