On aurait tort de penser que toutes les images astronomiques nécessitent un instrument amplificateur important comme un télescope. Voici un très beau champ stellaire dans la constellation du Scorpion photographié avec un téléobjectif.

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    Il y a 5.000 ans les astrologues perses avaient choisi quatre étoiles qui représentaient les gardiennes du ciel. Il s'agissait alors d'AldébaranAldébaran dans la constellation du Taureau, de RégulusRégulus du LionLion, de Fomalhaut, qu'une exoplanète accompagne dans la constellation du PoissonPoisson austral, et enfin d'AntarèsAntarès, le joyau stellaire qui brille dans le Scorpion. Antarès (ou Alpha Scorpii), une supergéante rouge dix mille fois plus lumineuse que le Soleil, est accompagnée d'une géante bleuegéante bleue découverte en 1819 et surnommée Antarès B. Située à 600 années-lumière de la Terre, Antarès a une magnitudemagnitude de 1,06. Son nom pourrait signifier « l'égal de Mars » en raison de sa couleurcouleur rouge qui rappelle la quatrième planète du Système solaireSystème solaire ou encore « anti-mars » pour symboliser l'équinoxe d'automneéquinoxe d'automne (6 mois après celui du mois de mars), période où Antarès était au plus haut dans le ciel il y a cinquante siècles.

    Cet astreastre est le plus lumineux de la magnifique constellation du Scorpionconstellation du Scorpion qui compte deux fois plus d'étoiles brillantes que notre Grande Ourse. Malheureusement le Scorpion ne fait que raser l'horizon depuis nos latitudeslatitudes moyennes, ce qui explique que cette constellation soit beaucoup plus célèbre dans l'hémisphère sudhémisphère sud.

    Comparaison des tailles respectives du Soleil, d'Arcturus et d'Antarès. © Sakurambo

    Comparaison des tailles respectives du Soleil, d'Arcturus et d'Antarès. © Sakurambo

    Entre poussière et lumière

    Antarès et sa constellation, proches du plan galactique que matérialise notre Voie lactée, sont riches en nébulosités diverses. L'image ci-dessous nous est proposée par Thierry Fernandez qui observe depuis les Pyrénées Orientales, le meilleur belvédère pour admirer les constellations les plus australes depuis la France. C'est d'ailleurs pas très loin que niche l'un des plus célèbres sites astronomiques de notre pays, l'observatoire du Pic du Midi. L'image de T. Fernandez est le résultat de 50 minutes de poses avec un appareil photo numériquenumérique équipé d'un téléobjectif de 180 millimètres de focalefocale permettant de photographier un vaste champ stellaire. L'appareil est installé sur une monture équatorialemonture équatoriale qui compense la rotation terrestre.

    Antarès, l'étoile la plus brillante en bas et au centre du cliché, illumine un nuagenuage de gazgaz. L'étoile est accompagnée à sa droite de l'amas globulaireamas globulaire Messier 4 et tout autour d'autres nébulosités qui sont visibles avec différentes teintes selon leur composition (l'hydrogènehydrogène ionisé émet dans le rouge) et l'âge des étoiles qu'elles hébergent (de jeunes étoiles bleues donnent leur couleur au gaz qui les entoure). On remarque également nettement de vastes traînées sombres de poussières qui nous cachent certaines portions étoilées de la Voie lactéeVoie lactée. L'ensemble forme un magnifique tableau aux couleurs chatoyantes.

    À propos de Thierry Fernandez

    Ce passionné de 49 ans pratique l'astronomie depuis une vingtaine d'années avec une prédilection pour l'imagerie. Il achève parallèlement la constructionconstruction complète d'un télescopetélescope de 30 centimètres de diamètre. Vous le retrouverez sur notre forum d'astronomie sous le pseudo de pickering.

    Si vous aussi vous souhaitez nous proposer une image astronomique destinée à illustrer cette rubrique, il vous suffit de suivre nos consignes.