Alimenter les vêtements et autres objets connectés pour les rendre communicants impose des sources d'électricité efficaces. En alternative aux batteries, les supercondensateurs, actuellement utilisés pour de fortes puissances, apporteraient les bonnes performances, avec des décharges possiblement rapides. Une équipe nord-américaine annonce une avancée intéressante, avec des nanofils de niobium, qui pourraient être tissés.

au sommaire


    Les supercondensateurs intéressent les chercheurs depuis déjà de nombreuses années. Destinés à l'électronique de puissance, ils représentent un intermédiaire entre les batteries et les condensateurscondensateurs. Ils peuvent en effet stocker provisoirement une grande quantité d'électricité et la libérer très rapidement, à la manière d'un condensateur, mais ne peuvent pas la garder longtemps. Tolérant un très grand nombre de cycles charge-décharge, ils conviendraient, s'ils pouvaient être miniaturisés, à des petits appareils, smartphones, microrobots ou objets connectés via une connexion sans fil.

    Pour intégrer des supercondensateurs dans des appareils de si petite taille, les scientifiques travaillent sur des nanotechnologies. Les nanotubes de carbone ainsi que le graphène ont déjà prouvé leur efficacité pour réaliser une microbatterie rechargeable en une seconde ou intégrer une batterie dans un câble flexible. Mais une équipe de chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology, États-Unis) et de l'université de Colombie-Britannique (Canada) a trouvé un nanomatériau alternatif qui semble lui aussi très prometteur.

    Ils ont créé un supercondensateur sous la forme d'un fil tissé avec des nanofils de niobiumniobium. Il s'agit d'un métalmétal qui présente les mêmes propriétés chimiques que le tantaletantale et qui est couramment employé comme élément d'alliagealliage pour les aciersaciers et certains aimants supraconducteurs.

    Seyed Mirvakili, l’un des chercheurs ayant participé à la conception de ce supercondensateur, examine un brin composé de nanofils de niobium. © Craig Cheney

    Seyed Mirvakili, l’un des chercheurs ayant participé à la conception de ce supercondensateur, examine un brin composé de nanofils de niobium. © Craig Cheney

    Le niobium comme alternative aux nanotubes de carbone

    Dans l'article publié par la revue ACS Applied Materials and Interfaces, les scientifiques assurent que leur fil au niobium est plus résistant et cent fois plus conducteur qu'un supercondensateur utilisant des nanotubes de carbonenanotubes de carbone ou d'autres matériaux. Il peut également stocker jusqu'à cinq fois plus d'énergieénergie dans un volumevolume donné. De quoi réduire très significativement la taille des objets connectés type montres, bracelets d'activitébracelets d'activité et autres capteurscapteurs environnementaux.

    Par ailleurs, les nanofils de niobium mesurent seulement 140 nanomètresnanomètres de diamètre et le supercondensateur est suffisamment souple pour pouvoir être incorporé directement dans du tissu pour la fabrication de vêtements connectés. En outre, le niobium a un point de fusionfusion de très élevé (près de 2.500 °C), ce qui permet d'envisager des applicationsapplications dans des environnements à haute température. Mais du laboratoire, il faut passer à la mise en œuvre... C'est précisément ce qu'a commencé à faire l'équipe MIT-université de Colombie-Britannique. Elle s'est attelée à concevoir une version industrialisable de son supercondensateur au niobium, sans toutefois donner de délai précis.