Après le succès du covoiturage, se développe le petit frère inspiré du même modèle mais dédié à la livraison de colis : le cotransportage.


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    D'un côté, le Comité national routier qui estime qu'environ 25 % des camions de transport de marchandises roulent à vide et plus de 50 % ne seraient qu'à moitié remplis. De l'autre, de nombreuses voituresvoitures de particuliers qui roulent avec le coffre vide. D'où l'idée du cotransportage de Cocolis, avec des vertus pour le portefeuille et pour la Planète, comme l'explique son cofondateur, Julien Lardé.

    Qu’est-ce que propose exactement Cocolis ?

    Julien Lardé : Cocolis facilite le transport d'objets sur des trajets planifiés par des particuliers qui doivent se rendre à la même destination et qui ont de la place dans leur véhicule. Les biens transportés peuvent être assurés jusqu'à 5 000 € par notre partenaire, la Maif. Les avantages sont donc à la fois économiques et écologiques !

    Eliette Vincent et Julien Lardé, cofondateurs de Cocolis. © Naïs Bessaih
    Eliette Vincent et Julien Lardé, cofondateurs de Cocolis. © Naïs Bessaih

    Comment faire pour que les utilisateurs n’en fassent pas un business qui concurrencerait les transporteurs ?

    Julien Lardé : Nous insistons beaucoup sur le fait que l'intention n'est pas de réaliser des bénéfices mais juste de rendre service et rentabiliser son déplacement. Nous aidons donc les utilisateurs à fixer le prix le plus juste pour tous et dans la limite du coût effectif des trajets. Avec ce système, le coût d'envoi est en moyenne 40 à 60 % moins cher et peut être réduit jusqu'à 80 % sur de longues distances.

    Pourquoi votre start-up va changer le monde ?

    Julien Lardé : Le secteur du transport est responsable d'une part importante d'émissions de CO2, notamment les voitures à hauteur de 57 %. Cocolis s'attaque donc à ce problème et nous avons voulu rendre objectif notre discours sur les bénéfices pour l'environnement. C'est pourquoi nous avons travaillé avec l'AdemeAdeme sur la certification d'une méthode de calcul des économies de CO2 réalisées avec le cotransportage. Par ailleurs, nous travaillons beaucoup à ce que cette solution aide au désenclavement des zones les plus reculées en intégrant les détours possibles sur les trajets de nos utilisateurs.

    Comment est né le projet ?

    Julien Lardé : Tout est parti en 2014. C'est Eliette Vincent, mon associée, qui a eu l'idée en repérant une commode sur un site d'occasion mais dont le coût de transport était trop prohibitif. L'idée d'adapter le concept du covoiturage au transport de colis était né. Nous avons creusé le concept pendant une année avant de lancer Cocolis. Nous avons aussi suivi pas mal de programmes d'incubation notamment à Station F mais, au bout du compte, je pense que ce sont les retours des utilisateurs qui ont été déterminants. Cocolis a été lancé en 2015 d'abord avec les particuliers en C2C, puis en ouvrant aux commerçants en 2019 en C2B. Nous comptons aujourd'hui un demi-million d'utilisateurs et plus de 9 000 professionnels inscrits.

    Quelle est la suite ?

    Julien Lardé : Cocolis évolue sur un marché en forte croissance, avec 470 millions d'objets expédiés en 2019 pour un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros. L'entreprise ambitionne de devenir un partenaire privilégié pour les commerçants et sites de e-commerce qui souhaitent faire appel à une solution logistique écologique, économique, rassurante et innovante.

    À quoi va ressembler le monde en 2050 ?

    Julien Lardé : Difficile de se prononcer, mais en tant qu'entrepreneur, on se doit d'être confiant, surtout qu'il y a beaucoup d'initiatives positives en ce moment et c'est appréciable.

    Si vous étiez Premier ministre, quelle mesure phare mettriez-vous en place ?

    Julien Lardé : Je pense que le sujet des nouvelles mobilités a pas mal avancé à la suite des assises de la mobilité et la loi d’orientation des mobilités, mais qu'il faut encore plus mettre l'accent sur le pouvoir d'achat et l'écologieécologie. Le plan France Relance nous a aussi bien profité en nous faisant mieux connaître, notamment auprès des petits commerçants.

    D’ailleurs, quel sujet d'actualité de Futura vous a passionné ?

    Julien Lardé : J'aime bien le sujet sur le gaspillage du carburant et celui sur les astuces pour réduire sa consommation lors d'un déplacement en voiture !