En pleine guerre, alors que des journalistes sont licenciés de certaines chaînes américaines pour avoir accordé une interview à la télévision irakienne ou pour avoir dit la vérité, l'administration Bush vient de porter un amendement a une loi édictée le 14 octobre 1995, sous l'administration Clinton.

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    Il s'agit de la possibilité de classifier, déclassifier ou reclassifier certaines données portant sur des sujets aussi divers que les informations militaires, les informations sur des gouvernements étrangers ou encore des données "scientifiques, technologiques ou économiques". Selon la section 1.4 de ce document, les vulnérabilités ou les capacités de certains systèmes sont également concernées.

    Pour aller au plus direct, dès que la "sécurité de l'Etat" est en jeu, l'ordre exécutif 12958, classification secret défense, se met en marche.

    Dès lors, on peut légitimement s'inquiéter, surtout en période de guerre, pour la liberté d'expression sur le réseau. En effet, si les sites gouvernementaux suivront sans anicroche ces décisions, il n'en sera pas obligatoirement de même pour les autres acteurs d'InternetInternet. Que fera l'administration Bush ou les Etats-Unis post-Bush dans ce cas ?

    Force est de reconnaître que cet amendement donne du grain à moudre au pessimisme le plus sombre. On peut arriver à imaginer des organismes officiels chargés non seulement de repérer les sites "illégaux" mais de tout faire pour les mettre hors-ligne. Ce serait une institutionnalisation des attaques virtuelles qui se répandent actuellement sur le globe et dont souffre particulièrement l'ex-nouveau site anglophone de la chaîne qatarie Al-Jezira.