Intel se prépare à l’arrivée future des ordinateurs quantiques, qui rendront les algorithmes cryptographiques actuels inefficaces. La firme travaille sur un nouveau système de chiffrement « post-quantique » baptisé Bike. Grâce à l’utilisation d’un accélérateur matériel, cette nouvelle sécurité pourra être intégrée aux objets connectés peu puissants.


au sommaire


    Le monde de la cybersécurité se prépare depuis quelques années à l'arrivée de l’informatique quantique qui risque de compromettre la sécurité des données et des communications protégées par des algorithmes de chiffrement. Ceux-ci empêchent l'accès aux données pour toute personne ne disposant pas de la clé de déchiffrement. Toutefois, les ordinateurs quantiquesordinateurs quantiques n'auront besoin que de quelques instants pour casser les meilleurs algorithmes utilisés actuellement.

    Des chercheurs chez IntelIntel travaillent donc sur la cryptographie « post-quantique » qui résistera à l'arrivée des nouveaux calculateurs quantiques. Dans un article présenté à la conférence sur l'informatique quantique QUE20, la firme présente ses travaux sur une suite d'algorithmes appelée Bit-flipping Key Encapsulation (Bike) ou encapsulation de clé par basculement de bit. Intel est parvenu à optimiser les performances de l'algorithme ainsi qu'à créer un accélérateur matériel pour les appareils peu puissants.

    Un chiffrement puissant qui peut être implémenté sur les objets connectés

    La recherche se concentre essentiellement sur le déchiffrement avec Bike, l'opération la plus intensive. Leur système est basé sur un SoCSoC Intel Arria 10 FPGA, et parvient à réaliser une opération de décodage en 12 millisecondes, soit 1,3 million de cycles à 110 mégahertz. Ce résultat est comparable au fonctionnement sur un processeur Intel Core i5 6260u qui est pourtant beaucoup plus puissant. Selon les chercheurs, la sécurité du chiffrement Bike est de niveau 5, le niveau le plus élevé de l'institut des normes américain (NISTNIST). Il est donc équivalent à l’algorithme AES-256.

    Cette avancée pourrait permettre d'utiliser ce mode de chiffrement pour protéger les échanges avec des appareils peu puissants, et notamment les objets connectés. Ces travaux s'intègrent dans le cadre du processus de standardisation cryptographique post-quantique organisé par le NIST. L'agence américaine devrait publier en 2022 les premiers standards post-quantiques retenus pour le chiffrement des communications.