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Françoise Combes

Françoise Combes

Astronome

La recherche en astrophysique a fait d’énormes progrès ces dernières années, essentiellement grâce aux observations sur des télescopes au sol et dans l’espace de plus en plus performants. Nous avons la mission d’en faire profiter le grand public, en leur faisant partager l’émerveillement de mieux comprendre l’Univers qui nous entoure.

Futura-Sciences est une grande aide dans cette tâche, permettant de rassembler un grand nombre de dossiers scientifiques d’actualité avec un format illustré et attrayant, et si bien classé par thèmes, qu’on se laisse emmener dans un voyage passionnant à travers les sciences et l’astronomie en particulier.

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Biographie

Françoise CombesCombes est née durant l'été 1952 à Montpellier. Elle a étudié dans diverses écoles et lycées de par le monde, et notamment à Nouméa, Nouvelle Calédonie.

Après deux années de classes préparatoires à Montpellier, elle monte à Paris approfondir ses études à l'Ecole Normale Supérieure de la Rue d'Ulm. Elle obtient un DEA de PhysiquePhysique à l'ENS (DEA « Brossel »), une thèse de 3ème cycle sur les modèles d'UniversUnivers symétriques de |5ff35af8fab4fee08876cd09bb469cf6|/antimatièreantimatière à l'Observatoire de Paris-Meudon et l'agrégation de physique en 1975.

En 1975, elle commence une carrière d'enseignant-chercheur à l'ENS (maître de conférencesmaître de conférences), et passe une thèse d'état en 1980 sur la Dynamique et la Structure des GalaxiesGalaxies. Elle est aujourd'hui AstronomeAstronome à l'Observatoire de Paris, et membre de l'académie des sciences.

Ses activités de recherche sont consacrées à la formation et l'évolution des galaxies, dans un contexte cosmologique. Cela inclut d'abord la dynamique des galaxies, leur structure spirale ou barrée, les interactions entre galaxies, étudiées à la fois par les observations à diverses longueurs d'ondelongueurs d'onde et par des simulations numériquessimulations numériques. Mais aussi l'étude du milieu interstellaire des galaxies, en particulier le gazgaz moléculaire qui donne naissance aux étoilesétoiles, que ce soit dans les galaxies très proches de nous comme Andromède, ou les galaxies aux confins de l'Univers, il y a 13 milliards d'années.

Si l'on veut comprendre la dynamique et la formation des galaxies, il faut comprendre de plus près ce qu'est la matière noirematière noire dans l'Univers. Françoise Combes s'intéresse à plusieurs modèles différents de matière noire, mais aussi à une des alternatives qu'est la gravitégravité modifiée. Elle a aussi développé un modèle pour rendre compte de la matière noire baryonique encore inconnue, sous forme de gaz moléculaire froid.

D'autre part faire de la recherche nécessite aussi une participation à la gestion, à l'évaluation et à la prospective, et Françoise Combes a fait partie ou présidé de nombreux comités : programme national galaxies du CNRS, comité de prospective française et européenne sur les futurs instruments, sélection des programmes d'observations sur les télescopestélescopes de l'ESOESO, le télescope spatial Hubbletélescope spatial Hubble, le réseau d'antennes ALMA... Elle est depuis une dizaine d'années éditeur de la revue européenne Astronomy & Astrophysics.

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métier

L’essentiel de mon métier est de faire de la recherche et de l’enseignement. J’ai beaucoup enseigné au cours de ma carrière, dans tous les domaines de la physique, mécanique quantique, hydrodynamique, optique ou thermodynamique, et dans mes premières années j’aidais les étudiants à préparer le concours de l’agrégation de physique. Aujourd’hui, je me consacre à l’enseignement de l’astrophysique : formation et dynamique des galaxies, cosmologie et matière noire.

Bien que les activités d’enseignement soient contraignantes et parfois frustrantes, car interrompant une recherche passionnante, elles sont toujours dans le long terme très enrichissantes. Pour faire participer les étudiants à la recherche en train de se faire, il faut approfondir plusieurs domaines, ce qui force à étudier plus en détail les travaux publiés dans le monde sur un sujet donné. La meilleure façon d’apprendre et de connaître mieux un sujet est de l’enseigner !

Faire de la recherche est un métier passionnant et prenant. Il n’est pas rare que les chercheurs travaillent jour et nuit, week-ends compris. Terminer un travail, résoudre une énigme, ou trouver la correction d’un bug dans un programme informatique, peut virer à l’obsession. C’est là que les nombreuses autres activités, enseignement ou gestion de la recherche, ont un rôle équilibrant. Cela permet de se changer les idées, s’ouvrir à autre chose, et parfois comme par miracle, le problème obsédant est alors plus facile à résoudre.

En astronomie, la recherche est très ouverte au niveau mondial. Les collaborations sont nombreuses entre les divers continents. Les astrophysiciens voyagent beaucoup, pour des colloques où ils échangent leurs résultats et discutent de nouvelles collaborations, en plus des voyages vers les télescopes pour les observations (Canaries, Chili, Hawaii..). Lorsqu’un chercheur ou une équipe ont obtenu du temps de télescope, ils ont un an pour exploiter leurs données et publier dans un journal, avant que ces données ne soient publiques sur internet. Cela augmente la pression.

Une grande partie du travail de chercheur est d’identifier la question essentielle qu’il veut étudier, et trouver l’angle d’approche pour essayer d’y apporter une contribution significative et originale, si ce n’est de résoudre le problème. Pour cela une grande partie du temps se passe dans la lecture et l’assimilation des travaux effectués par les autres : chaque matin, une cinquantaine de nouveaux articles en astrophysique sont publiés sur internet !

La recherche est passionnante, et va de plus en plus vite. Un rapide regard en arrière montre qu’en quelques dizaines d’années, nous avons tout remis en question, la connaissance s’est accrue de façon exponentielle, et les problèmes que nous essayons de résoudre aujourd’hui étaient insoupçonnés il y a 15 ans. Cette connaissance doit se diffuser, se partager. Bien sûr, les astrophysiciens ont des conférences, séminaires et ateliers toutes les semaines, où les problèmes sont discutés et les étudiants apprennent. Mais nous avons la mission de diffuser ces connaissances vers le grand public, et une partie de notre métier est aussi de participer à des conférences le week-end, des expositions, des bars des sciences en soirée, ou bien des livres et des émissions dans les divers médias.