Phobie des araignées, des serpents, des chiens… Comment arriver à les dépasser ? Alors que la thérapie d’exposition confronte le patient à sa peur pour la traiter, des chercheurs proposent une méthode consistant à agir sur l’inconscient, sans stress donc.

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    En psychothérapie, les phobies sont souvent traitées avec une thérapie de l'exposition, qui met le patient face à ce qui l'effraie dans un environnement rassurant, pour lui montrer qu'il n'a pas de raison d'avoir peur. Toutefois, beaucoup de personnes trouvent cette technique stressante.

    C'est pourquoi une équipe internationale de chercheurs propose une nouvelle thérapie qui guérirait les phobies en agissant sur les pensées inconscientes. Cette technique décrite dans Nature Human Behaviour combine l'intelligence artificielleintelligence artificielle et l'imagerie cérébrale.

    Nos réactions face à des images d'araignées, de chiens ou de serpents

    Grâce à l'IRM fonctionnelleIRM fonctionnelle et un logiciellogiciel, les chercheurs ont pu savoir ce que pensaient des volontaires, en se concentrant sur l'activité du cortex visuel, la région qui traite les données provenant des yeuxyeux. Ils ont trouvé un moyen pour que les gens pensent à des choses effrayantes inconsciemment, sans le réaliser. Ils ont enregistré les profils d'activité cérébrale de volontaires lorsqu'on leur montrait 40 images différentes, parmi lesquelles des images d'araignéesaraignées, de chienschiens ou de serpents. Lorsqu'un profil inconscient d'activité dans le cortex visuel d'une personne correspondait à une image effrayante, l'individu recevait un retour positif (neurofeedback) avec une petite récompense pécuniaire. Les volontaires croyaient qu'ils faisaient un exercice mental leur permettant de gagner un peu d'argentargent.

    Le neurofeedback pour vaincre sa peur ?

    L'équipe a d'abord testé cette technique chez 17 personnes qui ont été conditionnées pour avoir peur de lignes colorées, en leur donnant de petits chocs électriques quand ils en voyaient. Au bout de 3 heures de neurofeedback, la peur des lignes avait été réduite : quand les volontaires se trouvaient face aux images associées au choc électrique, il n'y avait plus de réaction typique de la peur (transpiration de la peau ou activité accrue de l'amygdale -- le centre de la peur du cerveau).

    Puis, l'équipe a demandé à 30 personnes de choisir les deux images les plus effrayantes parmi les 40 images. Après un entraînement de neurofeedback sur l'une des deux images, les participants transpiraient moins quand ils voyaient cette image, et avaient réduit l'activité des amygdales.

    Si cette thérapie fonctionne, elle pourrait aider des patients souffrant de stress post-traumatiquestress post-traumatique. Elle permettrait aussi d'éviter l'utilisation de médicaments.