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    Introduction

    Introduction

    On peut chiffrer à environ 14 millions le nombre de fumeurs parmi les 18-75 ans en France ; près de 12 millions d'entre eux sont des fumeurs réguliers, c'est-à-dire qui fument au moins une cigarette par jour. Trente-trois pour cent des hommes et 26 % des femmes sont fumeurs réguliers ; l'usage du tabac est particulièrement fréquent avant 35 ans et décroît ensuite régulièrement avec l'âge.

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    Chez les jeunes jusqu'à 18 ans, le pourcentage de fumeurs augmente très fortement avec l'avancée en âge. À l'âge de 14 ans, 60 % des jeunes ont fumé au moins une fois dans leur vie ; ce pourcentage dépasse 80 % à 18 ans. À 14 ans, 8 % sont fumeurs réguliers et 40 % à 18 ans. Ces pourcentages sont identiques chez les garçons et les filles, tandis que chez les adultes, à tous les âges, le tabagisme est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes ; la différence entre hommes et femmes augmente avec l'âge, car les femmes les plus âgées appartiennent à des générations dans lesquelles le tabagisme féminin était faible. Actuellement, les garçons et les filles commencent à fumer sensiblement au même âge (respectivement à 13,4 ans et 13,6 ans en moyenne d'après l'enquête Escapad1 2000-2002). C'était déjà le cas pour les adultes de moins de 35 ans, alors que chez les plus âgés, les femmes ont commencé plus tardivement que les hommes. Cependant, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à cesser de fumer jeunes. Dans la population des fumeurs réguliers, la quantité de cigarettes fumées augmente rapidement avec l'âge, et elle est maximale autour de 40-50 ans. En quantité, les hommes fument davantage que les femmes.

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    Comme pour l'usage d'autres substances, le comportement tabagique est entretenu et renforcé par une dépendance. L'identification des fumeurs dépendants parmi l'ensemble des fumeurs repose sur des critères diagnostiques difficiles à mettre en œuvre dans le cadre d'enquêtes en population générale, et les données disponibles proviennent d'un très petit nombre d'études réalisées aux États-Unis. À titre indicatif, dans une population où 75 % des individus sont ou ont été fumeurs occasionnels ou réguliers, la principale étude américaine donne une prévalenceprévalence vie entière de dépendance au tabac de 24 % sur l'ensemble de la population, de 30 % parmi ceux qui ont fumé à un moment quelconque de leur vie, et de 50 % parmi ceux qui ont fumé régulièrement. Cette dépendance est plus fréquente chez les gros fumeurs et chez les jeunes adultes. De nombreux fumeurs déclarent avoir envie d'arrêter, même si seule une minorité envisage de le faire dans un délai proche. Parmi ceux qui tentent effectivement d'arrêter de fumer, les rechutesrechutes sont fréquentes et se traduisent par la multiplication des tentatives au cours du temps. Aussi, les arrêts sont majoritairement de courte durée et environ un quart d'entre eux atteignent au moins une année.

    La dépendance à une substance psychoactive, quelle qu'elle soit, constitue un trouble chronique qui se caractérise par une envie compulsive d'usage de cette substance et une relative incapacité à s'en passer.

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    La fumée du tabac renferme des milliers de composés dont plusieurs pourraient contribuer à l'installation ou au maintien de la dépendance tabagique.

    Parmi ces composés, la nicotinenicotine est le constituant du tabac majoritairement incriminé dans ses effets addictifs (peut-être parce qu'il est le plus étudié à ce jour). Cependant, contrairement à ce que l'on pourrait penser, les mécanismes par lesquels la nicotine ou d'autres composés du tabac conduisent au phénomène de dépendance restent encore largement incompris aujourd'hui et ceci justifie pleinement les recherches en cours.