Avec le réchauffement du climat, il est possible que certains vecteurs de transmission d’un virus, les moustiques par exemple, puissent voyager et ainsi survivre sous nos latitudes. Dans cette interview, Jean-François Saluzzo, virologiste auprès de l’OMS, nous dresse un tableau des risques engendrés par l'association de ces deux fléaux.

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    En quoi le réchauffement climatique peut-il favoriser la propagation des virus ?

    Le moustique tigre, par exemple, est vecteur de maladies. Cet insecteinsecte a été importé d'Asie dans des conditions assez originales puisqu'il a voyagé en clandestin à bord de cargos transportant des pneuspneus. Très vite il s'est propagé, notamment en Italie. Les deux principaux virus transmis par ces moustiquesmoustiques sont la dengue et la fièvre jaune.

    Le chikungunya dans l’hémisphère Nord ?

    Pour donner un exemple, à Ravenne en Italie, il y a eu récemment une épidémie de chikungunya. Le virus est arrivé à la bonne saisonsaison, à savoir l'été. Il s'est propagé puis a disparu car il ne peut persister qu'à travers un cycle faisant intervenir des singes. En Europe, la propagation sur le long terme de ce virus est donc impossible. En revanche, au niveau des pays tropicaux, le problème est tout autre.

    Davantage de risques dans les pays du Sud ?

    Les pays du sud sont beaucoup plus sensibles aux épidémies. D'autant que la chaleurchaleur joue un rôle très important dans le mode de transmission de ces maladies. Dans le cas de la dengue, un moustique infecté ne peut la transmettre qu'après dix jours d'incubation. Avec une augmentation de température de trois degrés, ce cycle n'est plus que de quatre jours.