Les autorités sanitaires s’inquiètent de la survenue d’une transmission autochtone du chikungunya en France métropolitaine cet été. Selon l’Institut de Veille sanitaire, qui vient de publier un numéro en urgence du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), « toutes les conditions sont réunies ».

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    Le moustique-tigre, vecteur du chikungunya, sévira peut-être en Métropole. Protégez-vous de ces insectes, particulièrement en fin de journée. © Institut Pasteur

    Le moustique-tigre, vecteur du chikungunya, sévira peut-être en Métropole. Protégez-vous de ces insectes, particulièrement en fin de journée. © Institut Pasteur

    De 2006 à 2013, entre 2 et 6 cas importés de chikungunya étaient signalés en Métropole chaque année entre mai et novembre. Pour l'année 2014, du 1er mai au 4 juillet, ce nombre est beaucoup plus élevé. Au total, les autorités ont enregistré 126 cas. Ceci est en lien avec l'épidémie qui sévit actuellement aux Antilles.

    Or pour les rédacteurs du BEH, « toutes les conditions sont réunies pour une transmission autochtone du virus du chikungunya dans certains départements du sud de la France métropolitaine : un vecteur compétent, Aedes albopictusAedes albopictus, et un grand nombre de voyageurs revenant des départements français d'Amérique où sévit une épidémie de chikungunya ». Ce risque de transmission autochtone a été démontré dans un passé récent dans le sud de la Métropole, où ont été identifiés deux cas de denguedengue en 2010 et deux cas de chikungunya en 2013. Selon l'InVSInVS, 18 départements du sud du pays sont concernés par cette alerte.

    « Pendant l'été 2014, période d'activité du moustique en Métropole, un grand nombre de voyageurs en provenance des Antilles va venir en France métropolitaine », indique l'InVS. Une proportion élevée de ces voyageurs sera en phase virémique, augmentant ainsi la probabilité de survenue de cas autochtones de chikungunya colonisés par Aedes albopictus. « Il est essentiel de maintenir un haut niveau de mobilisation des professionnels de santé vis-à-vis de la surveillance. » À noter qu'un plan ministériel de préparation et d'intervention existe depuis 2006. Comme le souligne l'InVS, « il va être mis à rude épreuve cet été par le nombre important de cas importés ».