La manière dont nous estimons le temps change d’une personne à l’autre et pourrait être influencée par la fréquence de notre rythme cardiaque.


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    Des chercheurs de l'université Cornell, à New York, suggèrent que notre perception du temps n'est pas continue à chaque instant et qu'elle se modifie en fonction de la fréquence des battements de notre cœur. « L'influence pure du cœur, d'un battement à l'autre, contribue à créer un sens du temps », résument les auteurs de l'étude publiée dans Psychophysiology, qui ont appelé ces variations de perception des « rides temporelles ».

    Le cœur peut servir à mesurer le temps, en particulier pour les adultes dont le rythme cardiaque est régulier (la moyenne est de 60 battements par minute). Cet organe est l'un des principaux gardiens du temps dans le cerveau et joue un rôle fondamental dans notre perception du temps qui passe, même d'après les théories les plus anciennes.

    L'électrocardiographie mesure l'activité électrique du cœur avec une résolution de l'ordre de la milliseconde. © Vladislav Vasiullin, Fotolia
    L'électrocardiographie mesure l'activité électrique du cœur avec une résolution de l'ordre de la milliseconde. © Vladislav Vasiullin, Fotolia

    Fréquence cardiaque et perception du temps

    Les chercheurs de la nouvelle étude ont réalisé une expérience avec 45 participants âgés de 18 à 21 ans et sans antécédents cardiaques. Ces derniers ont été connectés à un électrocardiogramme (ECGECG), des appareils qui mesurent l'activité électrique du cœur avec une précision à la milliseconde près. L'ECG était relié à un ordinateurordinateur programmé pour émettre un signal sonore à chaque battement de cœur, d'une duréedurée de seulement 80 à 180 millisecondes.

    Le résultat est surprenant : lorsque la fréquence cardiaque était plus faible, les sujets ont perçu le son comme plus long qu'il ne l'était en réalité. L'inverse s'est vérifié dans l'expérience, un battement de cœur plus rapide était donc associé à une perception du temps également plus rapide !

    Bien que les participants soient très peu nombreux et tous jeunes, la recherche ouvre une nouvelle voie méthodologique pour étudier le rôle du cœur dans la perception du temps et le jugement perceptif.