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Gérard Duvallet

Gérard Duvallet

Entomologiste

1948 -

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Biographie

Professeur des Universités au département de Biologie-ÉcologieÉcologie-Environnement (section CNU 67) de l'université Paul-Valéry-Montpellier III.

Il a exercé en détachement de 1975 à 1999.

  • Diplômes

-- Ancien Élève de l'École Normale Supérieure (Ulm) (1968-1973)

-- D E A d'EntomologieEntomologie générale : 1971 (Université Paris VI)

-- Agrégation des Sciences Naturelles (1972)

-- Diplôme d'Entomologie médicale et vétérinairevétérinaire de l'ORSTOM (1973)

-- Doctorat d'Etat ès Sciences Naturelles (1987)

  • Eléments de nototiété :

-- Président de la Société Française de Parasitologie
-- Membre du Conseil Scientifique de l'Entente Interdépartementale pour la Démoustication (EID-Med)

-- Président du Conseil scientifique du Conservatoire des Espaces Naturels du Languedoc-Roussillon (CENCEN-LR).
-- Vice-Président de la Commision de spécialistes n°67 à l'Université Paul Valéry-UMIII.
-- Membre du Comité éditorial de la revue ParasiteParasite.
-- Visiting Professor au département d'Entomologie de Kasetsart University à Bangkok (Thaïlande).

Distinction : Chevalier du Mérite agricole

  • Déroulement de carrière

Depuis le 1/09/1999 : Professeur de Biologie des populations et d'écologie au département de Biologie de l'Université Paul-Valéry-Montpellier III. Responsable de l'équipe « Ecologie des arthropodesarthropodes dans les agroécosystèmes méditerranéens » du CEFE (UMR 5175).

1994-1999 : Responsable du Service Enseignement-Formation du CIRAD-EMVT à Maisons-Alfort puis à Montpellier.

1981-1994 : détaché successivement auprès de l'ORSTOM puis du CIRAD pour occuper les fonctions de chercheur au CRTA (Centre de Recherches sur les Trypanosomoses Animales) à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.

1975-1981 : détaché auprès du Ministère de la Coopération pour occuper les fonctions de chef du laboratoire de la trypanosomiasetrypanosomiase humaine au Centre Muraz à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.

1973-1975 : service national en coopération comme entomologisteentomologiste médical auprès de l'ORSTOM (Institut Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération) à Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.

  • Expertise et profil

- Entomologie et protozoologie médicales et vétérinaires.
- Ecologie parasitaire.
- Immunologie et parasitologie moléculaire.
- Expertise internationale : OMSOMS, FAOFAO, ILCA; participation à des travaux de groupes d'experts et à des réunions internationales spécialisées, comme membre.
- Compétences, de par la formation et l'intérêt, pour l'enseignement. Mise en place et supervision d'un MSc en sciences vétérinaires au Vietnam (Université de Thu Duc), d'un MSc en trypanologie (glossines et trypanosomoses) au Zimbabwe (Université d'Harare), d'un MSc en Entomologie en Thaïlande (Université Kasetsart) et ouverture d'un Master International en Entomologie médicale et vétérinaire le 1/10/2006 (Université d'Abomey-Calavi au Bénin).

  • Dernières Publications (plus d'une centaine au total)

Gilles J., David J.-F., Duvallet G. (2005b). Effects of temperature on the raterate of increase of two stable flies from La Réunion island, Stomoxys calcitrans and Stomoxys niger niger (Diptera: Muscidae). Journal of Medical Entomology, 42(6) : 959-965.

Gilles J., David J.-F., Duvallet G. (2005a). Temperature effects on the development and survival of two stable flies, Stomoxys calcitrans and Stomoxys niger niger (Diptera: Muscidae), in La Reunion island. Journal of Medical Entomology, 42(3) : 260-265.

Gilles J., Litrico I., Duvallet G. (2005). Microsatellite lociloci in the stable fly, Stomoxys niger niger (Diptera : Muscidae) on La Réunion Island. Molecular Ecology Notes, 5(1) : 93-95.

Gilles J., Litrico I., Sourrouille P., Duvallet G. (2004). Microsatellite DNADNA markers for the stable fly, Stomoxys calcitrans (Diptera: Muscidae). Molecular Ecology Notes, 4(4) : 635-637.

Garros C., Gilles J., Duvallet G. (2004). Un nouveau caractère morphologique pour distinguer Stomoxys calcitrans et S. niger (Diptera : Muscidae) : comparaison de populations de l'île de La Réunion. Parasite, 11: 329-332.

Launois M., Charbonnier G., Garcia-Laveissière G., Cuisance D., Duvallet G., 2004. La mouche tsé-tsé pédagogique. Les Savoirs Partagés, CIRAD, Montpellier, 56 p.

Duvallet G., Frezil J.-L., Itard J., 2003. Trypanosomoses : agents pathogènespathogènes. In: Principales maladies infectieuses et parasitaires du bétail : Europe et régions chaudes : Vol. 2 : maladies bactériennes, mycosesmycoses, maladies parasitaires (Lefèvre P.-C., Blancou J.& Chermette R., eds.), pp. 1617-1625. Editions Tec & Doc, Paris (FRA).

Solano P., de La Rocque S., de Meeus T., Cuny G., Duvallet G., Cuisance D., 2000. Microsatellite DNA markers reveal genetic differentiation among populations of Glossina palpalis gambiensis collected in the agro-pastoral zone of Sideradougou, Burkina Faso. Insect Molecular Biology, 9(4) : 433-439.

Launois M., Duvallet G., Bastianelli D., Monicat F., 2000. L'Autruche pédagogique. Collec. 'Les Savoirs partagés', CIRAD (Montpellier). IV + 29 pages. ISBN 2-87614-367-4.

Solano P., de La Rocque S., Cuisance D., Geoffroy B., de Meeus T., Cuny G., Duvallet G., 1999. Intraspecific variability in natural populations of Glossina palpalis gambiensis from West Africa, revealed by genetic and morphometric analyses. Med. Vet. Entomol., 13 : 401-407.

Duvallet G., de La Rocque S., Reifenberg J.M., Solano P., Lefrançois T., Michel J.F., Bengaly Z., Sidibe I., Cuisance D., Cuny G., 1999. Review on the Molecular Tools for the Understanding of the Epidemiology of Animal Trypanosomosis in West Africa. Mem. Inst. Oswaldo Cruz, Rio de Janeiro, 94 (2) : 245-248.

Lefrançois T., Solano P., Bauer B., Kabore I., Toure S.M., Cuny G., Duvallet G., 1999. Polymerase chain reactionPolymerase chain reaction characterization of trypanosometrypanosome in Glossina morsitans submorsitans and G. tachinoides collected on the game ranch of Nazinga, Burkina Faso. Acta Tropica, 72 : 65-77.

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métier

Ma vie actuelle est celle d'un enseignant-chercheur, à la fois professeur à l'Université et chercheur dans une équipe mixte de recherche (UMR associant des équipes des 3 universités de Montpellier, du CNRS, du CIRAD et de l'École supérieure d'agronomie). La partie enseignement est intéressante pour les contacts avec les étudiants. Et comme notre labo est installé dans une université pluridisciplinaire : Lettres, Langues, Arts, Sciences Humaines et Sociales et Sciences de l'Environnement (Université Paul-Valéry à Montpellier), l'enseignement s'adresse à un public très varié : géographes, psychologues et étudiants en Sciences sanitaires et sociales. Bases de l'écologie, physiologie humaine, écologie et santé sont les thèmes principaux, assez éloignés de mes recherches en cours. Mais je tente de faire passer dans mon enseignement l'expérience de 24 années passées en détachement dont 21 sur le terrain en Afrique ; les étudiants semblent intéressés, voire passionnés au point de me harceler de demande de stages. La partie recherche, dans le cadre d'une UMR à dominante CNRS (le Centre d'Écologie fonctionnelle et évolutive), est passionnante. A la fois par la stimulation de collègues chercheurs, libérés de charges d'enseignement, et la réflexion commune d'un groupe sur la place de l'homme et l'impact de ses activités sur l'écosystème global qu'est la terre. Passionnante aussi par notre brique personnelle à l'édifice, qui concerne l'étude des insectes vecteurs potentiels de maladies à l'homme et à l'animal. Cette étude porte à la fois sur l'écologie, incluant dynamique et génétique des populations, sur l'impact des changements globaux (principalement changement climatique et changements d'usage des terres) sur la distribution de ces espèces, enfin sur le rôle épidémiologique potentiel (transmission de tel ou tel pathogène). Le groupe d'insectes que nous étudions actuellement est celui des stomoxes, mouches piqueuses qui harcèlent essentiellement le bétail. Le genre Stomoxys comprend 18 espèces dont 17 tropicales et 1 cosmopolite. Comment cette espèce est-elle devenue cosmopolite ? En suivant l'homme et son bétail dans sa conquête du monde ? Ce travail se fait essentiellement par étudiants en thèse interposés. L'un de mes étudiants a terminé en 2005 sa thèse sur l'île de La Réunion, véritable laboratoire naturel pour naturalistes du fait de la diversité des climats sur un petit espace. J'ai aussi une étudiante thaïlandaise qui travaille dans une ferme expérimentale à une centaine de Kms au nord-ouest de Bangkok, un étudiant gabonais qui travaille dans la station de Makokou, créée il y a bien longtemps par le Prof. P.P. Grassé, et qui est dans un état parfait pour l'accueil des chercheurs et des activités de terrain dans la grande forêt équatoriale. J'ai aussi une étudiante tunisienne qui travaille avec moi au labo à Montpellier, sur les aspects phylogéographie et phylogénie. Sans parler de deux autres étudiants salariés inscrits dans notre École doctorale, l'un travaillant sur les moustiques à l'Entente interdépartementale pour la démoustication et l'autre sur les criquets de Madagascar au Cirad. Une dominante dans tout cela : les insectes et leur écologie. La plupart tropicaux, et un intérêt particulier pour les vecteurs, du fait de ma formation initiale d'entomologiste médical (une espèce en voie de disparition !). Je passe ainsi mes congés à parcourir le monde pour visiter ces étudiants sur le terrain. Diversité des hommes et des cultures, diversités des climats et des paysages, c'est un enrichissement personnel permanent. A côté de cela, je suis impliqué dans plusieurs sociétés savantes, associations ou Conseils scientifiques. L'intérêt ici provient surtout des contacts humains, mais aussi d'avoir ce lien avec la société civile et la « vie réelle » qui fait défaut à nombre d'universitaires et de chercheurs. A la présidence de la Société Française de Parasitologie, j'ai des relations à la fois avec des médecins, cliniciens ou chercheurs, des pharmaciens, des biologistes issus des facultés des sciences, et je tente de faire passer le message que l'étude de questions scientifiques ne peut plus désormais se faire qu'au sein d'équipes pluridisciplinaires, incluant aussi des collègues des Sciences Humaines et Sociales. Et pour les problèmes de santé, en particulier ceux liés à l'environnement, on a trop longtemps ignoré le rôle important des écologistes. L'homme comme ses parasites ou ses auxiliaires sont des éléments d'écosystèmes complexes. Si l'on ne prend pas en compte cette dimension et le fonctionnement des écosystèmes, les solutions aux problèmes ne seront toujours que provisoires. Je dois maintenant avouer que j'ai pu m'investir ainsi à fond dans toutes ces activités, parce que d'une part je n'ai pas eu d'enfant à élever et que d'autre part mon épouse m'a toujours soutenu et encouragé depuis notre première affectation en Afrique en 1973. Nous avons séjourné de 1973 à 1994 dans ce pays sahélien qui s'appelait la Haute Volta et qui est devenu le Burkina Faso. J'y ai travaillé d'abord dans une équipe médicale de 1973 à 1981 pour étudier la maladie du sommeil, ses vecteurs et les parasites en cause ; puis au sein d'une équipe vétérinaire de 1981 à 1999, toujours en tentant de comprendre la transmission de ces parasites aux animaux domestiques et la diversité des réactions (résistance, tolérance ou sensibilité du bétail). Expérience humaine exceptionnelle en raison du contact étroit avec les populations des 8 états francophones d'Afrique de l'ouest, que nous avions à surveiller. Souvenirs très forts des séances de dépistage des malades dans les villages oubliés au bout du bout de la piste. Des malades retirés à une mort certaine….mais certains mourant du traitement aux sels d'arsenic, seul médicament disponible, car l'industrie pharmaceutique ne s'intéresse pas à ces maladies exotiques d'un monde non solvable. Enfin je ne voudrais pas terminer cette page sur mon métier sans relater l'immense joie à visiter, en mars 2006, quatre des principaux campus universitaires de Thaïlande, de voir les efforts énormes consentis par ce pays pour ses étudiants et en retour l'immense respect des étudiants pour leurs professeurs nationaux comme étrangers. Gérard Duvallet P.S. et si vous me demandiez de mettre quelque part une citation, ce serait celle-ci : « Si les abeilles disparaissaient de la surface de la terre, les hommes n'auraient plus que quatre années à vivre » Einstein.