Après les chiens et les serviteurs zélés, la robotique s'attaque aux plantes. Faites de métal et de silicone, elles bougent quand on s'approche, bourgeonnent et peuvent même rendre quelques services. Peut-être bientôt en vente...

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    La plante-robot de l'équipe coréenne. © Chonnam National University /Yonhap

    La plante-robot de l'équipe coréenne. © Chonnam National University /Yonhap

    C'est de Corée que nous vient cette rafraîchissante innovation. Oubliez les fleurs artificielles en plastiqueplastique qui ne sont bonnes qu'à capter la poussière. Voici le robot végétal capable d'agiter ses feuilles sans le moindre courant d'airair et qui bourgeonne quand on parle très fort. Dans au moins deux publications, Suk-Ho Park, de l'université nationale Chonnam, a succinctement décrit, avec des collègues, une plante mécanisée, sensible à son environnement et capable d'un certain nombre de mouvementsmouvements.

    Suk-Ho Park n'est pas un inconnu. Ce spécialiste de robotique avait en 2007 mis au point un minuscule robot actionné par du tissu musculaire cardiaque. Cet essai n'était d'ailleurs pas une première puisqu'une équipe américaine s'était lancée en 2004 dans une tentative semblable, en réalisant un assemblage de silicium et de cœur de rat.

    Sa nouvelle réalisation est décorative. Cette curieuse plante d'environ 1,30 mètre de hauteur bouge et interagit avec les humains qui l'entourent. Qu'une personne s'approche et la tige se penche vers elle. Les feuilles frétillent et les bourgeonsbourgeons finissent par éclater en une belle fleur. On peut obtenir le même résultat sans s'en approcher mais en criant suffisamment fort. La plante est paraît-il capable de danser si elle entend de la musique.

    Christopher Bartley et Emily Hamner, de l'Institut de robotique de l'université Carnegie Mellon, avec leur robot de type Terk (<em>Telepresence Robot Kit</em>), une technologie mise au point par ce même groupe et permettant de commander un système robotisé via Internet. © Ken Andreyo/CMU

    Christopher Bartley et Emily Hamner, de l'Institut de robotique de l'université Carnegie Mellon, avec leur robot de type Terk (Telepresence Robot Kit), une technologie mise au point par ce même groupe et permettant de commander un système robotisé via Internet. © Ken Andreyo/CMU

    Pourquoi pas un jardin artificiel ?

    Ce robot domestique d'un nouveau genre n'est pas non plus une première. En 2007, une équipe américaine de l'université Carnegie Mellon avait également présenté une plante robot, dont l'originalité était de recevoir des instructions depuis un lien Internet.

    Dans leurs articles, les chercheurs coréens indiquent que la tige est constituée de cylindres de siliconesilicone de 8 millimètres de diamètre pour 50 millimètres de long, séparés par des anneaux en SMA, c'est-à-dire en alliagealliage à mémoire de formemémoire de forme (shape memory alloy). Jouant le rôle d'actuateurs, ce sont eux qui assurent le mouvement de la tige. Après une étude en allers et retours entre la simulation numériquesimulation numérique du mouvement et l'observation du prototype, expliquent les auteurs, le mouvement du naturel d'une plante a pu être approché. Une attention particulière a été portée au frémissement des feuilles qui doit évoquer celui provoqué par le ventvent sur une véritable plante.

    Ce robot peut aussi, affirment ses concepteurs, diffuser de l'humidité, de l'oxygène ou du parfum. Il serait possible d'en installer plusieurs en réseau pour former un jardin entier... Réalisé à l'état de prototype par une équipe universitaire, cet objet étrange n'est pas destiné à être commercialisé prochainement. Mais, techniquement, rien ne l'empêche...