Pour éviter que les soldats ne s’exposent face à un blindé, les Marines américains ont testé un robot « chèvre » équipé d’un lance-roquettes antichar. Problème : il s’agit d’un robot chinois bon marché.


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    Les robots-chienschiens sont utilisés de bien des manières par les militaires. Ainsi, on a pu en voir armés d'un fusil d’assaut, d'autres pilotés par la pensée pour accompagner des soldats. Même l'armée française s'entraine avec des robots quadripèdes comme le Spot de Boston Dynamics. Mais celui que les Marines américains basés en Californie ont modifié va encore plus loin. Les militaires ont fixé un lance-roquettes sur le dosdos de ce quadripède. Il s'agit d'un Unitree Go1 de fabrication chinoise. Bon marché, il est commercialisé sur des boutiques en ligne, y compris via Amazon.

    Rebaptisé robot « chèvre » pour l'occasion, il a été testé lors d'un entraînement tactique et a pu tirer une roquette antichar. Le lance-roquettes était un M72 LAW, c'est-à-dire une arme antichar légère (3,8 kilos) qui date des années 1960 et a été modernisée plusieurs fois depuis. Elle est conforme aux normes de l'Otan et c'est ce type d'armement que les États-Unis et ses alliés ont livré massivement à l'Ukraine pour qu'elle puisse faire face aux blindés russes lors de l'invasion en février 2022. C'est une arme très simple à utiliser et force est de constater que même un robot « chèvre » est capable de tirer avec.

    Le robot Unitree Go1 a été modifié pour transporter et tirer avec un lance-roquettes anti-char M72. © Military Video

    Un robot chinois bon marché

    Équiper un tel robot avec ce lance-roquette relève également du bon sens car, lorsqu'il s'agit de détruire un char, la portée du M72 nécessite d'être courte, ce qui augmente la dangerosité de l'action pour son opérateur. Il va de fait se retrouver à proximité des armements lourds du char (mitrailleuses, canons). Avec le robot, l'idée consiste à conserver l'opérateur à distance et à l'abri, et à faire approcher l'arme au plus près de sa cible pour télécommander à distance le tir. De même, étant donné son prix bas pour du matériel à vocation militaire, les soldats n'auront pas d'état d'âme à sacrifier ce robot pour qu'il assure sa mission.

    Si l'idée est séduisante et le test réussi, reste que le robot en question est chinois et que cela pose un problème de sécurité. De fait, il a fallu que les Marines obtiennent une dérogation pour l'utiliser, car les robots et les drones fabriqués en Chine sont interdits d'utilisation par le ministère de la Défense américain. Il n'y a donc aucune chance que cet Unitree Go1 modifié devienne un jour opérationnel. En revanche, forts de cette expérimentation, les militaires pourraient très bien opter pour une plateforme américaine comme le Ghost Robotics Q-UGV. Bien plus onéreux, ce dernier a déjà été utilisé lors de patrouilles et il a même été modifié pour porter et tirer avec une arme.