Les Pères de l'Église sont des auteurs de l’Eglise primitive qui font autorité en matière de foi chrétienne. Leurs écrits jouent un rôle majeur dans la diffusion et l’enracinement du christianisme.
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Ces érudits des premiers siècles de l'Église ancrent les fondements de la foi chrétienne. Pour être dit Père de l'Eglise, il est impératif de répondre à quatre principaux critères. Il faut avoir vécu aux premiers siècles du christianisme, avoir vécu dans la sainteté, avoir contribué par ses écrits à l'édification de la doctrine chrétienne et enfin avoir reçu l'approbation implicite ou explicite de l'Eglise sur tout ou partie de ses écrits. Il n'existe cependant pas une liste officielle des écrits et des auteurs, contrairement aux Docteurs de l'Eglise.
Les Pères au temps des Apôtres : les apostoliques
Les Pères apostoliques désignent un groupe de penseurs et auteurs chrétiens ayant vécu à l'époque des apôtres. Leurs écrits et enseignements offrent une fenêtrefenêtre privilégiée sur les débuts du christianisme et la manière dont les enseignements des apôtres ont été transmis et interprétés. Par exemple, Clément de Rome écrit l'une des premières lettres chrétiennes non canoniques, connue sous le nom d'"Épître de Clément". Dans cette épître aux Corinthiens, il souligne l'autorité des dirigeants de l'Église locale et fait l'apologie de l'unité chrétienne. Il exhorte les chrétiens à la concorde et à l'amour fraternel. Ignace d'Antioche, deuxième successeur de Pierre, insiste également sur la primauté de l'évêque dans la structure ecclésiale et met en garde contre les faux enseignements. Il insiste lui aussi sur l'importance de l'unité entre les fidèles autour de la figure épiscopale. Polycarpe de Smyrne, quant à lui, témoigne de son amitié avec l'apôtre Jean et de son attachement à la tradition apostolique. Il joue un rôle essentiel dans la transmission de cette dernière.
Les Pères apologistes et les persécutions des IIème et IIIème siècles
Or il s'avère que cette religion relativement nouvelle aux premiers siècles de notre ère fait l'objet de fantasmes et de croyances. Elle serait à l'origine des maux qui touchent l'empire romain et provoquerait la colère des dieux. Elle devient rapidement la cible toute désignée des persécutions impériales. Les Pères apologistes ont alors un rôle essentiel dans la défense et l'explication du christianisme naissant face aux critiques et aux accusations qui lui sont adressées. Ces penseurs des premiers siècles de l'Église, tels que Justin Martyr, Irénée de Lyon et Tertullien, rédigent des écrits apologétiques visant à réfuter les fausses accusations, à expliquer les croyances chrétiennes et à établir la vérité de la foi chrétienne. Par exemple, Justin Martyr rédige des écrits dans lesquels il démontre la rationalité et la légitimité de la foi chrétienne en la comparant aux traditions philosophiques de l'époque. Par ailleurs, ill définit avec précision la liturgie et le baptême dans cette Eglise primitive. De son côté, Irénée de Lyon s'attaque aux hérésies et affirme l'unité de l'Église en tant que gardienne de la vérité. Tertullien quant à lui défend la foi contre les attaques des philosophes païens.
Les Pères dogmatiques de l'Église latine du IVème au VIème siècle
Toutefois, le IVème siècle marque un tournant dans les rapports entre christianisme et pouvoir romain : la fin des persécutions en 311 avec l'édit de Galère, renouvelé par l'édit de Milan de Constantin en 313, le convocation du concile de Nicée et la conversion de l'Empereur associent progressivement le christianisme au pouvoir politique. Mais l'Empire romain est en déclin, il doit faire face aux invasions barbares et aux conflits internes à l'Eglise. C'est dans ce contexte que s'affirment les pères dogmatiques de l'Eglise latine. Ils cherchent à approfondir la compréhension et la défense de la foi chrétienne, à établir la doctrine orthodoxe et à lutter contre les hérésies qui menacent la foi. Ils travaillent entre autres à clarifier les enseignements sur la nature de Dieu, la Trinité, l'incarnation du Christ, et la grâce divine.
Parmi les Pères de l'Église latine les plus influents, Augustin d'Hippone tient une place particulière. Également connu sous le nom de saint Augustin, il rédige entre le IIIème et le IVème siècles ses principaux ouvrages que sont "Les Confessions" et "La Cité de Dieu". Il y aborde des sujets tels que le péché originel, la grâce divine, et la relation entre la foi et la raison. Il prend également position dans le schisme donatiste, et travaille au maintien de l'unité de l'Eglise. Contemporain d'Augustin, Jérôme de Stridon réalise quant à lui la traduction de la Bible en latin, connue sous le nom de la Vulgate. Cette traduction devient la version officielle de la Bible pour l'Église catholique romaine. Jérôme est également un fervent défenseur de la vie monastique.
Puis, à la fin du IVème siècle, Ambroise de MilanMilan est élu évêque de Milan. Il défend l'autorité de l'Église face aux pouvoirs civils, porteporte sa réflexion sur la Trinité, l'incarnation et l'importance des sacrements et joue un rôle crucial dans la conversion de l'empereur Théodose. Enfin, Grégoire le Grand, également connu sous le nom de Grégoire Ier, devient en 590, c'est le 64e pape de l'Église catholique romaine. Grégoire consolide le pouvoir pontifical, participe à la diffusion du christianisme dans les territoires barbares en Europe occidentale et développe la liturgie chrétienne. Il codifie les chantschants liturgiques, et la messe telle que nous la connaissons aujourd'hui. Il rédige également "La Règle pastorale" en réponse à la demande de l'évêque de Ravennes. Ce guide pastoral définit le rôle et les responsabilités du clergé, dans le soin des âmes et le salut des fidèles dont il a la charge.
Augustin d'Hippone, Jérôme Stridon, Ambroise de Milan et Grégoire le Grand sont communément acceptés comme étant les 4 principaux pères de l'Eglise .
