Intuitivement, on pourrait penser que croire en une divinité supérieure, à un Dieu quel qu'il soit, avec ou sans le pouvoir d'exaucer nos souhaits, de nous protéger ou tout simplement de nous sentir moins seul(e) puisse diminuer les symptômes dépressifs chez les personnes âgées. Il n'en est rien, selon une récente étude.


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    Lors d'anciennes études, une pratique religieuse assidue était associée à une bonne santé mentale mais les scientifiques peinaient à savoir lequel des deux phénomènes engendrait l'autre. Dans une récente étude, une équipe de chercheurs belges de l'université Catholique du Louvain (UCL) a voulu en savoir davantage grâce aux données de la cohorte Share pour Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe ou Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe.

    Afin de comprendre comment la religion pouvait influencer la santé mentale, les investigateurs ont observé les différents comportements religieux des personnes - nombre de prière(s) par jour, participation à des évènements religieux, etc. - afin d'apprécier comment cela pouvait affecter en amont la santé mentale. 

    Prier plus d'une fois par jour est corrélé à un risque plus élevé de dépression. © Rodolfo Clix, Pexels
    Prier plus d'une fois par jour est corrélé à un risque plus élevé de dépression. © Rodolfo Clix, Pexels

    Religion = dépression ? 

    Après analyses des données, les auteurs découvrent que les comportements religieux intenses sont associés à plus de dépressions. Par exemple, le fait de prier plusieurs fois par jour (qui révèle peut-être une anxiété forte) ou encore participer à des évènements religieux plusieurs fois dans la semaine (qui révèle peut-être un besoin de sociabilité).

    Que viennent réellement dire ces résultats ? Tout simplement que se rattacher à une religion ne semble pas une solution envisageable pour lutter contre la dépression lors du vieillissement. En revanche, il serait totalement fallacieux de voir ici une aggravation de la dépression à cause de la religion pour la simple et bonne raison que l'échantillon n'est pas comparé avec la population standard. De plus, pléthore de facteurs de confusion pourraient aisément se cacher au sein de ces corrélations et expliquer les différences observées telles que les potentielles vraies raisons écrites entre parenthèses ci-dessus. 

    Pour lutter contre la dépression chez la personne âgée des choses relativement simples, comme éviter l'isolement social et être bien entouré, peuvent constituer un premier rempart solidesolide. En plus, on ne peut que conseiller la pratique d'une activité physique régulière et adaptée ainsi qu'un régime plutôt de type méditerranéen.