Les chances d’un retour rapide des Américains sur la Lune s’éloignent. Les conclusions de la FAA sur l’explosion en vol du Starship, lors de son premier vol d’essai, sont très contraignantes pour SpaceX. Elle stipule que 63 mesures correctives sont à appliquer avant un retour en vol, ce qui laisse à penser qu’un retour en vol n’est guère envisageable avant 2024.


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    La FAA, l'agence fédérale de l'aviation qui réglemente les lancements privés aux États-Unis, a publié ses conclusions concernant le vol de démonstration du Starship de SpaceXSpaceX, suivi de son explosion le 20 avril 2023. Ses conclusions ne sont pas favorables à un retour rapide des opérations de lancement de cette fuséefusée géante.

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    L’optimisme affiché d’Elon Musk ne convainc pas la FAA

    L'optimisme affiché par Elon MuskElon Musk au début de septembre, lorsqu'il affirmait que le « Starship était prêt à décoller » après des « milliers d'améliorations apportées au lanceur et au pas de tir », n'a pas convaincu la FAA.

    63 mesures à prendre avant une nouvelle licence de vol

    Dans son communiqué, l'agence fédérale déclare avoir « suffisamment d'informations sur les événements survenus le 20 avril » pour imposer à SpaceX la mise en œuvre de 63 mesures visant à éviter la répétition des problèmes survenus lors du vol d'essai du Starship qui a conduit à sa destruction. Lors de son décollage, le lanceur à dévier de sa trajectoire prévue ce qui a amené le système autonome de sécurité de vol (AFSS) à déclencher sa destruction. Cette commande n'a pas été suivie d'un effet immédiat. Le Starship s'est désintégré après un retard, qui aurait pu avoir des conséquences catastrophiques, entraînant la perte du lanceur. De plus, la FAA a noté une défaillance structurelle des fondations du pas de tir, provoquant d'importants dégâts sur la structure et tout autour.

    63 mesures visant à éviter la répétition des problèmes survenus lors du vol d’essai du Starship

    Des mesures qui ne sont pas rendues publiques

    Il est important de noter que la liste détaillée des 63 modifications exigées par la FAA n'a pas été rendue publique. Néanmoins, l'agence fédérale a évoqué « des modifications significatives du lanceur pour prévenir les fuites et les incendies, une révision du pas de tir (ce qui apparemment aurait été fait, ndlr), l'intégration de revues supplémentaires dans le processus de conception, ainsi qu'une série d'analyses et de nouveaux tests des systèmes et composants critiques pour la sécurité du lanceur, dont le logiciellogiciel de sécurité de vol ».

    Pas de retour en vol avant 2024

    La FAA n'autorisera pas une nouvelle demande de licence de vol pour le Starship tant que les 63 mesures ne seront pas mises en œuvre et que le lanceur ne sera pas conforme à toutes les exigences réglementaires en matière de sécurité et d'environnement. Concrètement, selon la FAA, le Starship n'est pas prêt à décoller, et en se basant sur les mesures à prendre par SpaceX, il est peu probable que les lancements reprennent avant 2024.

    La donnée environnementale comme autre épée de Damoclès

    En outre, la clôture de l'enquête de la FAA ne prédétermine évidemment pas les résultats des différentes actions et poursuites judiciaires intentées contre la FAA et SpaceX de la part d'une coalition d'associations environnementales et des activistes du climatclimat de la tribu Carrizo/Comecrudo du Texas.


    Le Starship, la plus puissante fusée du monde, est de nouveau prêt à décoller, a annoncé Elon Musk

    Article de Remy Decourt publié le 07/09/2023

    Moins de cinq mois après sa tentative ratée d'un vol sans histoire, le Starship est de nouveau prêt pour un second vol d'essai, a confirmé Elon Musk. La fusée géante de SpaceX, haute de 120 mètres, est fièrement installée sur le pas de tir. Sauf que la FAA n'autorise toujours pas le retour en vol du lanceur. La date de lancement est donc très incertaine.

    Plus ou moins pressés par la Nasa d'accélérer le développement du Starship, SpaceX et Elon Musk semblent vouloir aller vite mais sont contraints d'attendre la décision de l'agence fédérale de l'aviation qui réglemente aux États-Unis les lancements privés (FAA) qui n'a toujours pas donné son feu vert à une reprise des vols du Starship.

    L'énorme fusée Starship de SpaceX est prête à voler à nouveau

    Qu'à cela ne tienne, Elon Musk a déclaré que son lanceur surpuissant est de nouveau prêt pour un second vol d'essai, moins de cinq mois après l'explosion en vol d’un premier exemplaire. Les deux parties du lanceur géant - le véhicule de transport et l'étage principal Super Heavy (le boosterbooster) - ont été assemblées sur le pas de tir de la Starbase, à Boca Chica dans le sud du Texas et forment une fusée haute de 120 mètres.

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    Dans l’attente du feu vert de la FAA

    Si dans un tweet Elon Musk a indiqué que le « Starship est prêt à être lancé », il a aussi souligné qu'il attendait que la FAA lui « délivre une licence de lancement ».

    Depuis le premier vol du Starship, qui s'est terminé par la destruction du lanceur, SpaceX a apporté « bien plus d'un millier de modifications » à son lanceur. Celles-ci incluent l'introduction d'un « étage intermédiaire ventilé » et d'un bouclier thermique sur le dessus du booster Super Heavy pour permettre une séparationséparation à chaud après le lancement. Au sol, le pas de tir a été dimensionné différemment que lors de la première tentative. Il a été renforcé et semble bien plus « costaud » pour encaisser le souffle et la chaleurchaleur que dégage le lanceur au moment du décollage. Cependant, lors du dernier essai statique, des morceaux de bétonbéton ont été arrachés du sol mais dans des proportions bien moins importantes que lors du vol d'essai. SpaceX a également réalisé un système de déluge d'eau. Ce système, déclenché lors de l'allumage des moteurs, a pour but de réduire la température qui atteint plusieurs centaines de degrés, mais surtout de minimiser l'impact de l'onde acoustique du décollage.


    Le Starship bientôt prêt à conquérir l’espace après un essai plus prometteur que jamais de ses moteurs

    Article de Remy Decourt publié le 30/08/2023

    Quatre mois après l'échec partiel du vol de démonstration du Starship, SpaceX se prépare à une seconde tentative de lancement. Cependant, la date précise de ce vol demeure incertaine, étant donné que SpaceX attend un nouveau feu vert de l'agence fédérale de l'aviation qui réglemente aux États-Unis les lancements privés, ainsi que les développements judiciaires concernant les poursuites engagées par des groupes environnementaux contre la FAA, à la suite des dégâts occasionnés lors du premier vol.

    Il y a quelques jours, SpaceX a effectué un nouvel essai statique des 33 moteurs Raptor du Super Heavy, destiné à servir d'étage principal au Starship lors de la prochaine tentative de lancement. Cet essai s'est déroulé avec succès, semble-t-il, au cours duquel 31 des 33 moteurs ont fonctionné pendant la totalité de l'essai. Seuls deux moteurs ont eu une duréedurée de fonctionnement plus courte, mais cela ne semble pas susciter d'inquiétude chez SpaceX. Ce test statique a été nettement plus réussi que le précédent, où plusieurs moteurs Raptor avaient cessé de fonctionner, obligeant à réduire la durée initialement prévue de l'essai. Néanmoins, des dégâts ont été constatés a posteriori sur le pas de tir. Nous vous tiendrons informé de la situation ultérieurement.

    Le Starship demeure toujours soumis à une interdiction de vol

    Cet essai statique fait partie de la campagne de préparation en vue de la prochaine tentative de lancement du Starship. Cependant, il ne signifie pas nécessairement que la date de lancement est imminente. En effet, le Starship reste soumis à une interdiction de vol en vigueur. La levée de cette interdiction relève de la compétence exclusive de la FAA, l'agence fédérale de l'aviation qui régule les lancements privés aux États-Unis, et elle seule peut autoriser un nouvel essai.

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    Une date pour le deuxième vol très incertaine

    Cependant, cette autorisation de vol ne sera pas accordée avant plusieurs semaines. La FAA doit évaluer le rapport final sur l'échec partiel du premier vol, soumis par SpaceX il y a seulement quelques semaines. Ce rapport décrit la séquence d'événements ayant conduit à l'explosion en vol du Starship ainsi que ses conséquences au sol. Il propose également une série de mesures à prendre pour augmenter les chances d'un résultat plus réussi lors de la prochaine tentative.

    De plus, SpaceX doit également tenir compte des développements judiciaires concernant les poursuites engagées contre la FAA par une coalition d'associations environnementales et les militants climatiques de la tribu Carrizo/Comecrudo du Texas. Ces groupes accusent l'agence de ne pas avoir correctement évalué les impacts environnementaux et les risques pour les populations locales lors du vol d'essai du Starship.

    Le système de déluge d’eau opérationnel

    En somme, nous considérons que ces essais statiques ne présagent pas forcément d'un lancement imminent du Starship, mais démontrent plutôt à la FAA l'efficacité des premières mesures mises en place pour éviter un autre décollage « destructeur », tout en vérifiant la performance du nouveau pas de tir et de son système de déluge d'eau. Ce système, déclenché lors de l'allumage des moteurs, a pour but de réduire la température qui atteint plusieurs centaines de degrés, mais surtout de minimiser l'impact de l'onde acoustiqueonde acoustique du décollage. Comme observé lors du premier vol, cette onde acoustique pourrait causer d'importants dommages aux environs du pas de tir.


    Starship : SpaceX pourrait tenter un nouveau lancement de son puissant vaisseau spatial à cette date

    Article de Remy Decourt publié le 20/08/2023

    Quatre mois après l'échec partiel du vol de démonstration du Starship, il est question d'une nouvelle tentative dès la fin août. Cela nous paraît un peu précipité, mais avec SpaceX plus rien ne nous étonne. D'autant que la Nasa a laissé entendre qu'Artemis III ne serait peut-être plus la mission du retour sur la LuneLune ! À suivre donc.

    Maintenant que la Nasa a clairement dit que la mission Artemis III pourrait être « différente » , c'est-à-dire reflétant la réalité que le Starship lunaire de SpaceX ne sera vraisemblablement pas opérationnel d'ici la fin 2025 pour permettre à un équipage américain d'atterrir sur la Lune, SpaceX est maintenant confrontée à la nécessité d'une réaction rapide. Dans ce contexte d'incertitude, la Nasa envisagerait, sous conditions, un report de plusieurs années pour le retour des Américains sur la Lune, peut-être lors des missions Artemis V ou IV, entraînant ainsi une transformation de la mission Artemis III en une mission habitée en orbiteorbite lunaire.

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    La Nasa nous prépare à un report de plusieurs années du retour des Américains sur la Lune

    La FAA autorisera-t-elle le retour en vol du Starship ?

    Actuellement, des informations circulent selon lesquelles SpaceX prévoirait d'effectuer le deuxième vol d'essai du Starship à partir du 31 août. Cette nouvelle surprend, car le Starship n'a pas encore obtenu l'autorisation de vol de la FAA (l'agence fédérale de l'aviation qui réglemente aux États-Unis les lancements privés), étant cloué au sol à la suite de son échec partiel lors du premier vol réalisé le 20 avril. Le lanceur géant de SpaceX avait explosé en vol à cause d'une séparation défectueuse des deux étages. Cet incident avait également causé d'importants dommages à la Starbase, créant un cratère sous la structure de lancement et dispersant des débris tout autour en occasionnant de nombreux dégâts.

    À cela s'ajoute qu'il y a seulement quelques jours SpaceX a transmis à la FAA son rapport final sur cet échec partiel pour déterminer exactement ce qui s'est passé le 20 avril et les mesures à prendre pour augmenter les chances d'un résultat plus réussi à l'avenir.

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    Starship : décryptage du premier vol avec un expert, ses « acquis positifs » et pourquoi il a explosé ?

    Avant que le Starship puisse reprendre ses vols, la FAA doit non seulement approuver ce rapport complet, mais aussi établir une liste des mesures correctives que SpaceX doit mettre en place. SpaceX a déjà pris quelques mesures, dont l'installation d'un système de déluge d'eau. Ce système, qui se déclenche sous les moteurs à leur allumage, a pour but d'atténuer la température qui atteint plusieurs centaines de degrés mais surtout de contenir le choc de l'onde acoustique du décollage, qui on l'a vu lors du premier vol, peut occasionner des dégâts très importants aux alentours du pas de tir. Ce système semble avoir été testé avec succès le 6 août lors d'un essai statique du Super Heavy, qui constitue la première étape principale du Starship.

    Ne pas négliger la donnée environnementale 

    En parallèle, la FAA fait toujours face à des poursuites judiciaires de la part d'une coalition d'associations environnementales et des activistes du climat de la tribu Carrizo/Comecrudo du Texas, accusant l'agence de n'avoir pas évalué correctement les impacts environnementaux et les risques sur les populations locales lors de ce vol d'essai du Starship.