Ils seraient bien plus nombreux à traverser notre Système solaire qu’on ne le pensait auparavant : les objets interstellaires, originaires d’autres systèmes solaires, pourraient bien avoir laissé des traces de leur passage sur la Lune. Étudier leurs cratères d’impact serait certainement une mine d’informations. Mais encore faut-il réussir à les différencier des autres…


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    Dans notre Système solaire, errent de nombreux astéroïdes, résidus de la formation des différentes planètes qui orbitent autour du Soleil. Nombreux sont d'ailleurs ceux à avoir fini leur course sur la Lune, sculptant sa surface d'une multitude de cratères. Pourtant, les astrophysiciensastrophysiciens ont récemment découvert deux intrus. ‘Oumuamua en 2017 et la comète 2I/Borisov en 2019 ne semblent pas en effet être d'origine « locale ». Nommés « objets interstellairesobjets interstellaires », ces voyageurs solitaires auraient en effet été expulsés d'autres systèmes solaires, errant dans la Galaxie depuis des centaines de millions d'années.

    Représentation artistique de l'astéroïde 'Oumuamua, qui est considéré comme un objet interstellaire. © dottedyeti, Adobe Stock
    Représentation artistique de l'astéroïde 'Oumuamua, qui est considéré comme un objet interstellaire. © dottedyeti, Adobe Stock

    Des cratères riches en informations sur des systèmes solaires inconnus

    Ils seraient d'ailleurs nombreux à traverser régulièrement notre Système solaire. Alors que leur existence n'était encore qu'hypothétique il y a quelques années, les scientifiques considèrent que 70 objets interstellaires pourraient ainsi nous rendre visite annuellement. Au cours des millénaires qui ont précédé, il est donc probable que certains d'entre eux se soient écrasés sur certaines planètes, voire sur la Lune. Étudier ces cratères d'impact apporterait certainement une importante massemasse d'informations nouvelles sur ces objets interstellaires et sur les systèmes solaires dont ils sont originaires. Oui mais, comment identifier leurs cratères parmi les milliers d’autres d’origine bien moins exotique ?

    La surface de la Lune est constellée de cratères. Comment faire pour identifier ceux potentiellement associés à l'impact d'un objet interstellaire ? © helen_f, Adobe Stock
    La surface de la Lune est constellée de cratères. Comment faire pour identifier ceux potentiellement associés à l'impact d'un objet interstellaire ? © helen_f, Adobe Stock

    Rechercher une aiguille dans une botte de foin ?

    Pour tenter de les retrouver, une équipe de scientifiques a établi une méthodologie d'analyse de la surface lunaire. Elle repose sur l'idée que 95 % des cratères lunaires ont été formés durant la période dite du Grand bombardement tardifGrand bombardement tardif (GBT), il y a environ 4 milliards d'années, par des impacts de météoritesmétéorites issues de notre Système solaire. En partant du principe que le flux d'objets interstellaires est quant à lui resté constant au cours du temps, la proportion de cratères leur étant associée serait bien plus élevée parmi les cratères les plus jeunes, de moins de 3 milliards d'années. Dans cette sélection, il faut ensuite rechercher les cratères associés à une fusionfusion de la croûtecroûte lunaire (impact à haute vitessevitesse) et situés dans la région équatoriale. Cette méthodologie permettrait, selon les auteurs de l'étude publiée dans Research Notes of the AAS, d'augmenter significativement les chances de trouver un cratère d'objet interstellaire.