Boeing vient de dévoiler un concept d’aile ultra-fine qui permettrait d’augmenter la vitesse de croisière d’un avion court-courrier, tout en réduisant à la fois la consommation d’énergie et le bruit aérodynamique.


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    Face à son concurrent Airbus, l'avionneur Boeing est actuellement à l'offensive en terme d'innovations. Pour maintenir ses positions par rapport à l'A350-1.000 capable de traverser l'atlantique sur deux réacteurs, et pour concurrencer l'A380, il vient de créer des ailes repliables pour son 777X. Homologuées par l'aviation américaine, elles permettront au long courrier de manœuvrer sans accrocher d'autres appareils dans les aéroports. Toujours au niveau des ailes, Boeing vient de dévoiler un concept d'aile très particulier. Et là encore, ces ailes vont devoir être également repliables pour pouvoir manœuvrer l'avion au sol.

    Boeing vient en effet de développer ce qu'il a nommé des Transonic Truss-Braced Wings (TTBW). Le concept présenté à San Diego, lors d'une conférence de l'American Institute of Aeronautics and Astronautics SciTech, est basé sur un avion court-courrier d'une capacité de 150 passagers. D'une envergure d'environ 57 mètres de long de bout à bout, ses ailes ultra-fines, viennent rappeler celles des planeurs. C'est pour éviter qu'elles ne plient sous la pression, que ces ailes sont soutenues par des supports également aérodynamiques. Avec ce procédé, l'aile peut être plus grande, sans avoir besoin d'être alourdie par des renfortsrenforts. En raison de leur faible largeur, ces ailes n'ont que peu de traînée, ce qui explique leur excellent rendement. Selon Boeing, en l'état actuel, elles pourraient consommer jusqu'à 8 % de carburant en moins par vol, et un avion à turbines à hélices pourrait atteindre la vitesse d'un avion doté de réacteurs.

    Les fines ailes du concept TTBW lui permettent d’augmenter le rendement en réduisant la force de la traînée à son minimum. Pour soutenir ces longues ailes, des bras de force ont été ajoutés. Avec leur envergure, il sera nécessaire de replier les ailes pour pouvoir manoeuvrer l'appareil sur le tarmac. © Boeing
    Les fines ailes du concept TTBW lui permettent d’augmenter le rendement en réduisant la force de la traînée à son minimum. Pour soutenir ces longues ailes, des bras de force ont été ajoutés. Avec leur envergure, il sera nécessaire de replier les ailes pour pouvoir manoeuvrer l'appareil sur le tarmac. © Boeing

    D’ici 10 à 20 ans, une réduction de 70 % de la consommation

    Selon Boeing, par rapport à un avion d'il y a près de 15 ans, la consommation pourrait être 60 % inférieure. Néanmoins le constructeur avoue avoir du mal à comparer les économies de carburant en se référant aux appareils actuels dotés de moteurs de plus en plus économes et d'une optimisation aérodynamique. En outre, le constructeur n'a travaillé que sur l'aile et n'a pas tenu compte d'éventuelles améliorations au niveau des matériaux et des motorisations de type hybride qui pourraient équiper, à terme, certains avions. En revanche, Boeing souligne que ce concept de TTBW devrait permettre au 737, mis en service en 1968, d'accéder à une retraite bien méritée.

    Dans son communiqué, le constructeur annonce que ce concept d'aile ne constitue pas réellement une nouveauté. Cela fait dix ans que l'avionneur travaille sur ce projet. Ce qui l'est en revanche, c'est qu'elles sont désormais capables de faire évoluer l'avion à une vitesse de croisière pouvant atteindre Mach 0,80, soit près de 1.000 Km/h. L'angle des ailes a fait l'objet de très nombreux tests en soufflerie, au centre de recherche de la NasaNasa. Partenaires, les deux organisations travaillent conjointement sur un programme baptisé Sugar (Subsonic Ultra Green Aircraft Research). Le but de ces recherches consiste à créer des concepts performants, dont l'impact écologique est faible. L'objectif concret serait de réduire le bruit des avions de 71 décibels par rapport aux standards actuels autorisés aux États-Unis en aviation. Ce n'est pas tout, ces profils émergentsémergents, combinés à l'utilisation de nouveaux matériaux et aux améliorations, pourraient également réduire la consommation de carburant de 70 % d'ici dix à vingt ans.