Une avancée majeure dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer a mis en lumière une potentielle stratégie de traitement, centrée sur la réparation des synapses endommagées grâce à la protéine Kibra. Cette approche ouvre des perspectives inédites pour restaurer la mémoire affectée par cette maladie dégénérative, sans cibler directement les protéines toxiques accumulées dans le cerveau.


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    Alors que les traitements existants pour la maladie d'Alzheimer se concentrent principalement sur le ralentissement de la progression de la maladie, une récente étude publiée dans JCI propose une méthode révolutionnaire. Elle vise à rétablir la mémoire perdue en agissant sur les synapses endommagées. Cette recherche met en lumièrelumière le potentiel de la protéine Kibra dans la lutte contre la démence et ouvre la voie à des traitements ciblés plus efficaces pour les patients.

    Serait-il possible de détecter la maladie d'Alzheimer dans une goutte de sang ? C'est la méthode révolutionnaire dont vous parle Julie Kern dans cet épisode de La Santé sur Écoute. © Futura

    Le rôle central de la protéine Kibra

    La maladie d'Alzheimer est traditionnellement associée à l'accumulation de protéines toxiques, comme la tau et la bêta-amyloïdebêta-amyloïde. Toutefois, l'étude nouvellement menée adopte une approche différente, en se focalisant sur la réparation des synapses, les points de connexion entre les neurones essentiels à la mémoire. Les travaux se basent sur la protéine Kibra, identifiée comme un acteur clé dans la formation des souvenirs au niveau synaptique. Les cerveaux affectés par Alzheimer présentent une carence en Kibra, soulignant son importance dans la maladie.

    En explorant comment les niveaux réduits de Kibra impactent la signalisation synaptique, les chercheurs ont découvert un mécanisme pouvant être ciblé pour restaurer la fonction synaptique. Les résultats préliminaires indiquent que des niveaux élevés de Kibra dans le liquide céphalorachidien, mais faibles dans le cerveau, sont liés à la gravitégravité de la démencedémence. De plus, une corrélation surprenante a été observée entre l'augmentation de la protéine tauprotéine tau et de Kibra, mettant en évidence le potentiel de Kibra comme biomarqueur de la dysfonction synaptique et du déclin cognitif.

    Cette découverte pourrait permettre de restaurer la mémoire. © Urupong, Adobe Stock
    Cette découverte pourrait permettre de restaurer la mémoire. © Urupong, Adobe Stock

    Vers une nouvelle thérapie basée sur Kibra

    L'étape suivante de la recherche a consisté à tester l'efficacité d'une version fonctionnelle raccourcie de Kibra chez des souris modèles pour la maladie d'Alzheimermaladie d'Alzheimer. Les résultats ont été prometteurs : cette protéine a non seulement inversé l'altération de la mémoire, mais a aussi restauré la fonction synaptique sans aborder le problème de l'accumulation de tau toxique. Cela suggère que Kibra pourrait être utilisée comme thérapiethérapie pour améliorer la mémoire après le début de la perte de mémoire, offrant un nouvel espoir aux patients.

    La découverte de l'effet thérapeutique de Kibra représente un tournant dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Elle complète les approches actuelles en offrant une stratégie ciblée sur la réparation et l'amélioration des synapses, indispensable pour restaurer la fonction cognitive et la mémoire. Cette avancée pourrait avoir un impact significatif à l'avenir, marquant un pas en avant dans le développement de traitements plus efficaces pour ceux touchés par cette maladie dévastatrice.