La Darpa, l’agence de recherche et développement de l’armée états-unienne, a engagé un programme visant à utiliser d’anciens drones de surveillance pour fournir des points d’accès Wi-Fi aux soldats évoluant dans des zones reculées. Équipés d’antennes à ondes millimétriques, ces engins pourront délivrer une vitesse de transfert des données équivalente à une connexion 4G.

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    Reconvertir un modèle de drone militaire en point d’accès Wi-Fi pour les soldats déployés dans des zones reculées : c’est ce que la Darpa, l’agence de recherche et développement de l’armée états-unienne, a décidé de faire. Il s’agit du drone RQ-7 Shadow, qui a notamment servi lors de missions en Irak et en Afghanistan. © Spc. James B. Smith Jr, Wikimedia Commons, DP

    Reconvertir un modèle de drone militaire en point d’accès Wi-Fi pour les soldats déployés dans des zones reculées : c’est ce que la Darpa, l’agence de recherche et développement de l’armée états-unienne, a décidé de faire. Il s’agit du drone RQ-7 Shadow, qui a notamment servi lors de missions en Irak et en Afghanistan. © Spc. James B. Smith Jr, Wikimedia Commons, DP

    L'idée d'utiliser des drones comme points d'accès Internet est très en vogue actuellement. Facebook et GoogleGoogle y travaillent tous les deux, considérant qu'il s'agit là d'une option technique prometteuse pour offrir l'accès à la Toile à des millions de personnes vivant dans des zones reculées ou dépourvues d'infrastructures adéquates. Un concept auquel l'armée états-unienne pense aussi pour connecter ses soldats déployés sur le terrain. La Darpa (Defense Advanced Research Projects Agency, l'agence de recherche et développement de l'armée états-unienne) conduit actuellement un programme nommé Mobile Hotspots, qui consiste à reconvertir d'anciens drones de surveillance en points d'accès Wi-Fi qui permettront aux troupes évoluant dans des zones reculées d'avoir accès aux centres d'opérations tactiques ainsi qu'aux données de renseignement et de reconnaissance.

    Le modèle de drones en question est le RQ-7 Shadow, qui a été utilisé par l'armée états-unienne notamment en Irak et en Afghanistan pour des missions de surveillance, d'acquisition de cibles et d'évaluation des dommages. Long de 3,4 mètres pour une envergure de 4,3 mètres et un poids de 84 kilogrammeskilogrammes, il peut évoluer dans un rayon d'action de 109 kilomètres durant six à neuf heures. Pour le transformer en hotspothotspot Wi-Fi, la Darpa a développé un module de communication comprenant des antennes orientables à ondes millimétriques et des amplificateurs faible bruit.

    Connexion avec un drone équivalente à la 4G

    Le tout pourra délivrer une vitessevitesse de transfert des données de 1 Gb/s, équivalente à une connexion cellulaire 4G, explique la Darpa. Le module en question mesure 20 cm de diamètre, pèse environ 9 kg pour une puissance inférieure à 150 wattswatts. Le programme de l'agence est décomposé en trois étapes. La première vient de s'achever et a servi au développement du système de communication. Les antennes à ondes millimétriques ont démontré leur capacité à établir rapidement une connexion, et la Darpa estime qu'elles pourront créer un réseau d'accès (backhaul en anglais) à haute capacité entre des plateformes aériennes et terrestres.


    Voilà quelques jours, nous avons appris que Google avait fait l’acquisition de la start-up états-unienne Titan Aerospace. Celle-ci est en train de mettre au point un drone à énergie solaire capable de voler sans interruption pendant cinq ans. Long de 15,5 m, le Solara 50 sera capable de voler à un peu plus de 100 km/h en transportant une charge utile de 32 kg. Google pourrait l’utiliser pour diffuser un accès Internet dans des zones non desservies. © Titan Aerospace

    L'agence indique qu'elle a travaillé sur une solution réseau inédite pour maintenir la puissance de la connexion indépendamment de la mobilité et des blocages de signaux provoqués par le relief du terrain ou la position de la plateforme. Elle précise également que le prototype d'amplificateur faible bruit qu'elle a mis au point est deux fois plus performant que les modèles existants. Durant les tests, la puissance de sortie obtenue à partir d'une puce fonctionnant à des fréquences de 71 à 86 GHz a dépassé 1 W pour un rendement de puissance ajoutée de 20 %. Grâce à ce type d'amplificateurs, le signal Wi-Fi pourra être diffusé avec une portée de 50 km.

    Facebook et Google parient sur les drones

    La deuxième phase du programme de la Darpa a débuté le mois dernier. Elle doit s'achever avec un test qui impliquera quatre drones, deux véhicules et une station relais fixe. La troisième phase prévoit des essais en conditions réelles avec plusieurs drones et véhicules. Aucune date n'est précisée pour un déploiement actif de cette technologie. Comme nous l'indiquions en préambule, le recours aux drones comme points d'accès Internet est promu par deux géants du high-tech, FacebookFacebook et Google.

    Le réseau social, impliqué dans le projet Internet.org, a récemment fait l'acquisition de la société britannique Ascenta, qui fabrique des drones volant à haute altitude et dotés d'une grande autonomie. Il a lancé un « laboratoire de connectivité » qui prévoit de déployer des drones, des satellites et des laserslasers afin d'apporter Internet aux deux tiers de la population mondiale qui n'en disposent pas. En outre, il y a quelques jours de cela, nous avons appris que Google a racheté l'entreprise états-unienne Titan Aerospace, un temps convoitée par Facebook. TitanTitan Aerospace développe des drones à énergieénergie solaire qui, promet-elle, pourraient voler sans interruption pendant cinq années. Google devrait lui aussi utiliser ces drones pour fournir un accès Internet dans des zones non desservies.

    Rappelons que le géant de la recherche en ligne travaille également depuis l'année dernière sur un autre projet d'accès Internet par les airsairs. Baptisé Project Loon, il s'agit d'un programme d'accès Internet diffusé par des ballons dirigeablesdirigeables stratosphériques. Ces derniers devront évoluer à une vingtaine de kilomètres d'altitude en utilisant une liaison sans fil située dans une partie non licenciée du spectrespectre aux environs des 2,4 GHz. Mais selon des informations obtenues par le site PCWorld, Google teste actuellement dans le plus grand secret au cœur du désertdésert du Nevada une connexion située dans le spectre radio utilisé par les réseaux cellulaires 4G. En maîtrisant une telle technologie de diffusiondiffusion d'un signal haut débitdébit par voie aérienne, Google aurait les moyens de devenir un fournisseur d'accès Internet, comme il le fait déjà avec son programme pilote d'Internet par fibre optique.