L'équipage à bord de la Station spatiale internationale n'est pas le seul à se réjouir de l'arrivée de la capsule Dragon et ses 2,4 tonnes de fret. Robonaut 2, le robot humanoïde, l'attendait également de pied ferme. À bord de la capsule se trouve la paire de jambes qui lui manquait.

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    Essai au sol par la Nasa d’un Robonaut 2 similaire à celui de la Station spatiale. Il porte sur son dos une batterie qui fournit l'énergie dont il a besoin. Celui à bord de l'ISS doit être branché sur l’une des prises du complexe orbital. © Nasa

    Essai au sol par la Nasa d’un Robonaut 2 similaire à celui de la Station spatiale. Il porte sur son dos une batterie qui fournit l'énergie dont il a besoin. Celui à bord de l'ISS doit être branché sur l’une des prises du complexe orbital. © Nasa

    À bord de la Station spatiale internationale (ISS), il y a des Hommes. Et un robotrobot, plus précisément un robot humanoïde. Conçu par la Nasa et General Motors pour faciliter la vie des astronautes, Robonaut 2 peut effectuer des tâches courantes à la place des astronautes, ce qui leur dégage du temps pour des travaux plus importants. Arrivé à bord de la Station en février 2011, il est entré en activité en août de la même année.

    Ce robot se compose d'un torse, de deux bras et deux mains à cinq doigts ainsi que d'une tête dotée de deux petites caméras couleur et capable de voir en relief. Robonaut 2 est haut d'environ un mètre et affiche 150 kilogrammes : sa forme lui permet une gestuelle et une façon de travailler proches de celles d'un Homme. Avec ses 14 moteurs dissimulés dans ses avant-bras, il peut soulever environ 10 kg et ses mains articulées sont pourvues de détecteurs sensoriels.

    Toutefois, il manquait deux jambes à Robonaut 2. La Nasa vient de les lui envoyer à bord de la capsule Dragon, qui s'est amarrée ce dimanche à la Station spatiale internationale. Elles seront montées au mois de juin. Bien plus performantes que des jambes humaines, dont elles s'inspirent, elles sont dotées de sept articulationsarticulations et longues de 2,8 mètres. À leur extrémité, pas de pied, mais un mécanisme de serrage pour permettre à Robonaut 2 de s'accrocher aux mains courantes de la Station et à divers autres endroits.

    L'extrémité d'une des jambes de Robonaut 2, avec le mécanisme de serrage et la caméra. Le robot attendra le mois de juin pour en être équipé. © Nasa

    L'extrémité d'une des jambes de Robonaut 2, avec le mécanisme de serrage et la caméra. Le robot attendra le mois de juin pour en être équipé. © Nasa

    Travail d'équipe entre Hommes et robots sur l’ISS

    L'intérêt de le munir de jambes est moins de le doter d'une certaine capacité de déplacement que de lui donner une plus grande flexibilité pour travailler dans des positions plus ou moins acrobatiques. Accroché par ses jambes, il pourra ainsi effectuer des tâches plus fines ou qu'il ne pouvait pas réaliser sans elle.

    À l'avenir, l'idée est de le faire sortir de la Station pour des tâches de maintenance afin de réduire l'exposition des astronautes aux risques des sorties dans l'espace. Pour lui, sortir ne sera pas un problème. Il a été conçu pour fonctionner dans les mêmes environnements que les astronautes, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'ISS, et peut donc utiliser les mêmes commutateurscommutateurs, mains courantes et autres outils qu'utilisent les astronautes. Aujourd'hui, il n'est pas autonome en énergieénergie, ce qui explique son confinement à l'intérieur de l'ISS. Il fonctionne à l'électricité, branché sur une prise électrique. La Nasa a prévu d'envoyer cet automneautomne une batterie qu'il portera sur son dosdos.

    Depuis qu'il est à bord de l'ISS, Robonaut 2 a démontré sa capacité à effectuer un certain nombre de tâches telles qu'appuyer et tourner des boutons, utiliser des commutateurs ou des mains courantes. Il a même été téléguidé pour attraper un objet flottant à l'intérieur de l'ISS. C'est un exemple de la façon dont des robots sont susceptibles d'être utilisés pour des tâches répétitives et dangereuses dans l'espace. Cela dit, bien qu'il préfigure un des aspects futurs de la présence humaine dans l'espace, ce type de robots n'a pas vocation à remplacer un astronaute. Il doit être vu comme le membre d'un binôme capable de seconder efficacement un astronaute en le débarrassant des tâches les plus lourdes et les plus contraignantes, de façon à raccourcir les délais d'intervention.