Utiliser des crottes de chien pour fabriquer de l'énergie, c'est l'idée un peu folle mais tout à fait sérieuse de chercheurs du département de thermodynamique de la Universidad Nacional del Nordeste et de la Universidad Tecnológica Nacional General Pacheco en Argentine. Simple mais il fallait y penser. 

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    Depuis de nombreuses années, l'épuisement des énergies fossiles amène les pays du monde entier à réfléchir à des moyens alternatifs de production d'énergie. Certains (des Écossais) ont déjà commencé à étudier la possibilité d'utiliser du whisky pour faire le plein. C'est aujourd'hui au tour de l'Argentine de mener une expérience originale grâce à une matièrematière première autochtone abondante, les déjections canines ! 

    Il faut dire que Buenos Aires possède un argument de taille : 1 chien pour 7,4 habitants, ce qui est bien au-dessus des recommandations de l'OMSOMS (qui préconise au maximum 1 chien pour 10 habitants). La ville n'abrite que peu d'espaces verts. Les déjections canines se concentrent alors majoritairement dans les rues. Les enfants en bas âge (et donc au plus près du sol) sont les plus touchés par les pathologiespathologies liées aux excréments. Ce projet permettrait alors de faire d'une pierre deux coups en résolvant un problème de santé publique et d'énergie. 

    On savait déjà que du pied gauche, la crotte de chien pouvait porter chance, elle va peut être aujourd'hui nous apporter de l'énergie. © Grumpy Chris, Flickr, CC by-SA 3.0

    On savait déjà que du pied gauche, la crotte de chien pouvait porter chance, elle va peut être aujourd'hui nous apporter de l'énergie. © Grumpy Chris, Flickr, CC by-SA 3.0

    Comment exploiter les déjections ?

    Passer de déjections canines à la libération de méthane demande plusieurs jours de macérationmacération. Dans un biodigesteur rempli de crottes et d'eau, on chauffe le mélange. Dans ces conditions, des bactériesbactéries anaérobies (qui n'ont pas besoin d'oxygène) vont décomposer le mélange et libérer du méthane. Le processus est assez simple même si sa réussite est liée à de nombreux facteurs comme le Ph, la température ou le type de matière organique utilisée. Les plus intéressés d'entre vous pourront même tenter l'expérience (Manuel d’installation d’un biodigesteur). 

    Selon le Gider (Grupo de Investigación de Energías Renovables), les résultats sont satisfaisants si l'on considère que la matière première est abondante et gratuite. Pour chaque kilo de crottes canines ont été extraits 55,58 grammes de biogaz. Ce premier essai permet donc d'être optimiste et d'en envisager d'autres de plus grande envergure. Un pied de neznez au gaz de schiste