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Nunzio Lanotte

Nunzio Lanotte

Ingénieur : technologies appliquées au sport

High tech

Jeux olympiques

Natation

Aux lecteurs de Futura-Sciences, un site qui fait beaucoup pour susciter chez les jeunes un intérêt pour les matières scientifiques et technologiques. Il est très important que chercheurs et ingénieurs ne restent pas enfermés dans leur tour d'ivoire, et que le public comprenne que derrière les exploits de la science et de la technique, il y a surtout la passion d'hommes et de femmes qui dédient leur vie à leur métier.

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Biographie

Ingénieur il a fondé en l'an 2000 APLab, un bureau d'études d'ingénierie spécialisé dans les technologies appliquées au sport, en mécatroniquemécatronique et en simulations. Il collabore régulièrement avec le Comité olympique italien ainsi qu'avec plusieurs universités du monde entier. Nunzio Lanotte a pratiqué pendant de nombreuses années le pentathlon moderne en compétition.

- FORMATION

1999        Master « European Business » à l'ESCP-EAPEAP (Oxford-Paris).
1994        Diplôme d'ingénieur mécanique (spécialité robotiquerobotique) à l'Université de Rome.

- EXPERIENCE PROFESSIONNELLE

Depuis 2006     Chargé de cours et séminaires sur la technologie du sport auprès des universités de Rome, L'Aquila et Bologne.
2000        Membre fondateur d'APLab (www.aplab.it), bureau d'études d'ingénierie spécialisé dans les technologies appliquées au sport, en mécatronique et en simulations.
1999        Responsable du groupe simulations chez SATE (Systems and Advanced Technologies Engineering), Venise.
1996        Ingénieur projet auprès de la division Robotique et Espace chez Tecnomare (groupe ENI), Venise.
1995        Ingénieur mécanique chez IVECO DVDDVD (groupe FIAT), Bolzano.

PUBLICATIONS

- « Technical skill differences in stroke propulsion between high level athletes in triathlon and top level swimmers », A. BOTTONI, N. LANOTTE, P. BOATTO, S. BIFARETTI, M. BONIFAZI, Journal of human sport and exercise, Vol.6, issue 2, 2011.
- « Direct measurement of stroke propulsion in real swimming by means of a non-invasive gauge », A. BOTTONI, N. LANOTTE, S. BIFARETTI, G. GATTA, M. BONIFAZI, P. BOATTO, Biomechanics in swimming, Oslo 2010.
- « Comparison between two different types of instruments : an encoder and an inertial sensor device », G. GATTA, M. CORTESI, M. ZOK, N. LANOTTE, G. VANNOZZI, Biomechanics in swimming, Oslo 2010.
- « Shangai 2011 revisited », http://engineeringsport.co.uk, 2011.
- Contribution au manuel scolaire Fisica per I Licei Umanistici, S. MANDOLINI, Zanichelli 2012.
- Sportifs high tech, Editions Belin, juin 2012.
 
- PROJETS

2011 Equipements technologiques du nouveau centre d'études en natation et plongeon, Acqua Acetosa, Rome (client : Comité olympique italien).
2009 Système d'acquisition de données pour le kayak olympique (client : Comité olympique italien).
2008 Interface d'acquisition de données destinée à tester les systèmes d'atterrissage des avions (client : Aermacchi).
2007 KZ, palettes instrumentées pour mesurer la force durant la nage (client : Comité olympique italien).
2006 APLab DAQ, système d'acquisition de données pour le sport (client : Université d'Urbino).
2005 Etude de la faisabilité technique et économique d'un petit robotrobot d'aide pédagogique (client : Editorial Planeta SA, Spain)
2004 Yeti, un bac d'essai pour l'évaluation des véhicules sur glace (luges, bobsleds), (client : Institut de médecine et du Sport italien)
2003 Speed, appareil portable pour mesurer et analyser la vitessevitesse d'un athlète (client : Comité olympique italien).
2002 Ben Hur, machine pour l'entraînement contrôlé des nageurs mesurant la force et la vitesse (client : Comité olympique italien).
2001-2002 LogicielLogiciel d'archivagearchivage et d'analyse des données recueillies en entraînement et en compétition (client: Comité olympique italien).
2001 Logiciel d'analyse biomécanique des vidéos d'athlètes (client : Comité olympique italien).
2000 - 2001 Goldeneye, chariot automatisé pour le déplacement des caméras aériennes et subaquatiques (client : Comité olympique italien).
2000 Logiciel de simulation de systèmes mécaniques.
1999 - 2000 Logiciel d'évaluation des performances des pneuspneus des voituresvoitures sportives (client: Ferrari Auto).
1998 Simulation FEMFEM des échanges thermiques de SPIDER, un bras spatial (client : Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne).
1998 Agencement fonctionnel de RAIS, un véhicule subaquatique (client : ENI)
1997 Boîte à outils pour ARAMIS, un véhicule subaquatique.
1997 Simulation FEM du fonctionnement de SARA, un véhicule subaquatique (client : Centre national de la recherche).

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métier

La journée type d’un ingénieur du sport

L’essentiel du travail d’un ingénieur du sport consiste naturellement à concevoir et construire des dispositifs technologiques : des machines, des instruments de mesure, des logiciels... C’est d’ailleurs la partie la plus intéressante du métier, puisqu’il s’agit de faire passer ses idées du stade d’un simple dessin à celui d’un objet réel. Je commence donc presque toujours ma journée devant mon ordinateur, le nez collé à un dessin mécanique 3D, à un schéma électrique ou à une interface graphique.

Le travail de conception est en général un travail d’équipe. La technologie moderne a atteint un tel degré de complexité qu’une seule personne peut difficilement réunir toutes les compétences et les capacités manuelles nécessaires à la construction d’un dispositif. Dès le matin, le téléphone, les mails, les vidéoconférences me permettent de rester en contact avec mes collègues. J’ai la chance de travailler avec la même équipe depuis plusieurs années : quelques mots nous suffisent désormais pour fixer le programme de la journée.

Les clients, les utilisateurs finaux de nos dispositifs, sont aussi constamment présents. J’ai affaire à des gens qui ont des exigences très précises, presque toujours uniques. Un ingénieur qui conçoit une tondeuse à gazon sait que des milliers de personnes utiliseront sa machine, plus ou moins de la même façon. Mais quand votre client est un entraîneur qui prépare son athlète aux Jeux Olympiques, le sur mesure s’impose. Il est impératif de connaître les besoins du sportif et de son coach, leurs méthodes d’entraînement, le type de données qu’ils souhaitent recueillir, les caractéristiques de leur discipline. Un système d’acquisition de données qui pèse deux kilos convient peut-être à un bateau à voile, mais il est hors de question de le suspendre à la ceinture d’un marathonien. Si mon client est un chercheur universitaire, la démarche est encore différente. La plupart du temps, pour produire des résultats scientifiques novateurs, il faut inventer de nouvelles expériences, de nouvelles mesures. Mes dispositifs technologiques doivent répondre à cette demande. Je suis comme un tailleur qui imagine un patron, coupe et bâtit pour chacun un habit à sa taille. Et les essayages sont nombreux ! Vers l’heure du déjeuner, au lieu de me diriger vers une pizzeria ou une tavola calda, j’enfourche ma moto et je vais m’entraîner. En tant qu’ex-pentathlète, j’alterne course, natation et escrime. La pratique sportive fait partie de mon métier. Un sportif de haut niveau ne parle pas, ne pense pas nécessairement comme un ingénieur. Le fait de partager la vie des athlètes, de suivre les résultats sportifs, les nouveautés de la théorie de l’entraînement, les changements de réglementation me permet d’établir une communication plus efficace avec les utilisateurs de mes dispositifs.

Sur le chemin du retour, je m’arrête souvent à l’atelier qui réalise nos composants mécaniques pour vérifier les commandes en cours. Lorsque toutes les pièces sont prêtes vient le moment du montage, qui peut durer plusieurs jours dans le cas d’une machine particulièrement complexe. Un jour, on met sous tension, on connecte le câble USB à l’ordinateur, on presse le bouton ON. Si tout va bien, les diodes s’allument, le moteur tourne, les données s’affichent sur l’écran et je pousse un soupir de soulagement. Autrement, il faut passer en revue une à une les éventuelles pierres d’achoppement. L’expert, selon Niels Bohr, est celui qui a commis toutes les erreurs.

Le soir, si ma famille m’en laisse l’occasion, j’essaye de communiquer les résultats de nos travaux, tant pour des raisons commerciales que scientifiques : j’écris des articles, je prépare des cours ou des séminaires, je mets à jour notre site web. Et parfois, les mauvais jours, je fais de la comptabilité.