Rolls-Royce Marine s'est associé avec l'agence finlandaise VTT afin de réfléchir aux technologies qui pourraient équiper les postes de pilotage des navires de transport, remorqueurs et autres cargos d'ici une décennie. Affichage tête haute, réalité augmentée, configuration personnalisée des commandes après identification du pilote sont quelques-unes des innovations qui devraient faciliter le travail des marins.  

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    Dans un avenir assez proche, le pont d'un navire pourrait beaucoup ressembler au cockpit d'un avion de chasse. Rolls-Royce Marine et l'agence VTT Technical Research Centre of Finland viennent de dévoiler le fruit de leur réflexion commune sur les technologies qui pourraient équiper les postes de commande des grands navires de transport type cargos, porteporte-conteneurs, remorqueurs et vaisseaux d'approvisionnement en 2025. Cette prospective réaliste se base sur les innovations existantes ainsi que le retour d'expérience de capitaines et de membres d'équipage.

    Rolls-Royce ne fabrique pas que des berlines de luxe. L'entreprise produit aussi, depuis longtemps, des moteurs d'avion et des systèmes de propulsion pour les navires. Quant à VTT Technical Research Centre of Finland, il s'agit d'une organisation à but non lucratif qui émane du ministère finlandais de l'économie et de l'emploi. Cet organisme de recherche appliquée fournit des solutions et des services technologiques aux entreprises dans un grand nombre de domaines. Leur vision de la cabine de pilotage dans dix ans mêle un grand nombre de technologies d'ores et déjà viables.

    La réalité augmentée au centre du poste de commandement

    Le poste de pilotage high-tech sera entièrement informatisé et capable de reconnaître l'utilisateur pour configurer automatiquement les commandes ainsi que l'interface selon ses préférences : réglage du fauteuil, positions des commandes manuelles et des écrans de contrôle, affichage personnalisé, etc. Face au pilote, la vitrevitre de la cabine se transforme en système d'information grâce à un affichage tête haute sur lequel apparaissent des données de navigation, la route que suit le navire ainsi que celles d'autres vaisseaux à proximité.

    La réalité augmentée jouera un grand rôle en matièrematière de sécurité en permettant au capitaine d'avoir une meilleure visibilité des ponts extérieurs. Par exemple, le système pourra lui montrer par transparencetransparence la présence d'un marin derrière une structure ou des conteneurs. Pour affronter les conditions extrêmes, un analyseur de glace peut afficher une simulation qui indique si l'itinéraire emprunté est sûr et économiquement viable. La vision nocturnenocturne jouera aussi un rôle important grâce à des caméras thermiques dont les images pourront être diffusées sur la vitre du poste de pilotage. Et ce n'est pas tout...

    Vers des navires sans équipage ?

    La réalité augmentée pourra aussi aider à la communication entre les navires grâce à des systèmes de vue partagée. À l'aide de cette technique, l'un des capitaines pourra superposer des marqueurs virtuels à certains endroits du bateau afin de guider le pilote d'un remorqueur lors d'une manœuvre d'approche. Sur la vitre de sa cabine de pilotage, ce dernier verra les marqueurs s'afficher au-dessus de la coque du navire. Les deux interlocuteurs pourront aussi visualiser des informations en temps réel comme leur vitessevitesse, trajectoire et dérive respectives ou encore les contraintes exercées sur le treuil et les câbles d'amarrage illustrées par des couleurscouleurs variables.

    Si cette vision du futur proche s'articule autour de l'humain et des moyens de lui faciliter la tâche, d'autres pistes plus radicales sont explorées... En parallèle à ce projet, Rolls-Royce Marine a en effet publié une étude sur des navires sans équipage pilotés à distance. « Un nombre croissant de navires sont déjà équipés de caméras capables de voir la nuit, à travers le brouillardbrouillard ou la neige, et de systèmes pouvant transmettre de gros volumesvolumes de données. Etant donné que la technologie est en place, n'est-il pas temps de déplacer certaines opérations sur la terre ferme ? Est-il préférable d'avoir un équipage de 20 personnes affrontant un coup de ventvent en mer du Nord ou bien cinq opérateurs dans une salle de contrôle à terre ? », peut-on lire dans le document. Il n'est vraiment pas sûr que ce futur-là réjouisse les marins...