Deux étudiants de l'Epita, une école d'informatique, peuvent se targuer d'une belle réussite : un réseau neuronal capable de composer des musiques originales après avoir appris de lui-même les règles d'un style musical. L'un de ses créateurs nous raconte l'histoire de cette innovation originale, baptisée Lyreland.

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    C'est un projet d'étudiants de l'Epita, l'école d'ingénieurs en informatique. Il est né d'un pari lors d'une discussion entre amis autour du stylestyle électro. Un ordinateur pourrait-il en faire autant ? Dans les mois qui ont suivi, la réponse a été brillamment donnée.

    Ce défi amical est devenu un développement sophistiqué d'intelligence artificielle, baptisé Lyreland, qui aura pris une année à OlivierOlivier Laugier et Pierre-Alexandre Veyry. « Au départ, rapporte ce dernier, ce n'était qu'un algorithme qui classait les musiques par genre. Par la suite, nous sommes repartis de zéro pour créer un réseau neuronal qui apprend à produire des données séquentielles ressemblant aux musiques qu'il a observées. » Leur bébé a ainsi appris à passer d'une note à la suivante en respectant des règles extraites de l'analyse de morceaux de musique.

    Lyreland a pris forme... en tant que spécialiste des chansons celtes. « C'est un hasard, explique Pierre-Alexandre Veyry, qui, tout de même, vit en Irlande. Nous avons trouvé une base de mille morceaux en accès libre. C'est ce qui a permis d'entraîner le réseau neuronal. Il doit rester dans ce style, mais on pourrait lui en apprendre d'autres. »


    Une présentation de Lyreland, l'application qui compose. © Olivier Laugier, Pierre-Alexandre Veyry, YouTube

    Ce compositeur a fait illusion

    Tel que, Lyreland ne produit pas de sons car il travaille sur des partitions codées au format ABC, une notation apparue dans les 1990 qui utilise des lettres pour être transposée en ASCII. « Google génère des morceaux avec Deep Mind, mais en travaillant directement sur la musique. » Pour que Lyreland produise de la musique, il suffit de faire lire les partitions créées par un logiciellogiciel de synthèse instrumentale.

    À quoi peut servir un outil de ce genre ? « À deux choses. Il peut aider un musicien à tourner autour d'une composition toute faite. Il peut aussi créer des fonds musicaux pour des vidéos dont on est sûr qu'ils seront libres de droit. » D'ailleurs, les deux développeurs ont vérifié que leur réseau neuronal ne reproduisait pas des séquences figurant dans la base utilisée mais qu'il créait bien des morceaux originaux.

    Lors de tests, les morceaux générés par Lyreland ont fait illusion auprès des personnes qui les ont écoutés. « On en a créé près de 400. Certains sont meilleurs que les autres, bien sûr. » Donc, oui, une intelligence artificielleintelligence artificielle peut composer des morceaux de musique qui font bonne figure...