Grâce aux antennes-relais, l'opérateur peut suivre pendant l'épidémie les déplacements de ses 25 millions d'abonnés à la téléphonie mobile. Une donnée essentielle pour anticiper d'éventuels foyers d'infection au coronavirus et pour renforcer le personnel hospitalier dans certaines régions.


au sommaire


    « On se rend compte que la population des habitants du Grand-Paris s'est réduite de 20 %, et il y a eu 30 % d'augmentation de la population à l'île de Ré ». C'est ce qu'a déclaré jeudi Stéphane Richard, le P.-D.G. d'Orange sur l'antenne d'Europe 1. Interrogé sur la volonté de la Commission européenne de « pister » les malades du coronavirus, le dirigeant de l'ancien opérateur historique a révélé que ses équipes avaient pu suivre à la trace l'exode massif de Franciliens au moment de l'instauration du confinement. Cela représente près d'un million d'habitants.

    Pas besoin de GPS en l'occurrence pour suivre les quelque 25 millions d'abonnés Orange puisque la géolocalisation s'effectue par triangulationtriangulation. Ce sont les antennes-relais qui servent de bornes, et la localisation s'effectue grâce à l'échange de données entre le smartphone et l'antenne. La vitessevitesse de transfert du téléphone vers les antennes relais permet de calculer la distance de manière précise.

    Les 50.000 antennes-relais permettent de géolocaliser les abonnés à la téléphonie mobile et donc leurs déplacements. © data.gouv.fr
    Les 50.000 antennes-relais permettent de géolocaliser les abonnés à la téléphonie mobile et donc leurs déplacements. © data.gouv.fr

    Les antennes-relais forment un maillage du territoire

    On en compte ainsi 50.000, et elles permettent de quadriller tout le territoire français. Même si une personne désactive la puce GPS de son smartphone, elle reste donc visible d'un point de vue des données, et l'opérateur Orange assure qu'il n'y a « pas de traçage individuel ». Tout est anonymisé et il n'est donc pas question de suivre à la trace un patient infecté et identifié. Mieux, ses données récoltées seront ensuite effacées.

    Il s'agit donc plutôt de repérer des massesmasses, des migrations, pour mieux déterminer les endroits à surveiller, et éventuellement renforcer les personnels dans les établissements hospitaliers de certaines régions, comme par exemple, le Grand-Ouest si des Franciliens, 1e région touchée, s'y sont confinées en masse. À l'inverse, en fonction des foyers connus d’infection, cela peut aussi permettre d'anticiper une baisse de l'épidémieépidémie pour d'autres endroits.