On pourrait croire que c’est pour le parfum qu’elles exhalent. Ou parce qu’elles sont tout simplement belles. Mais selon la théorie du handicap, si les femmes sont tant séduites par les fleurs, c’est une question d’évolution.


au sommaire


    À la Saint-Valentin, à la fête des Mères, pour un anniversaire ou un dîner. Ou tout simplement pour faire plaisir. Les raisons d'offrir des fleurs à une femme ne manquent pas. Ainsi en France, le marché frôle les deux milliards d'euros. Sans doute parce qu'elles sont considérées comme une véritable preuve d'amour. Et, ce qui ne gâche rien, parce qu'elles embaument et qu'elles égayent l'environnement. C'est du moins l'avis de la majorité des femmes.

    Un avis qui pourrait bien, en réalité, résulter d'un instinct très animal. Un instinct que l'ornithologueornithologue israélien Amotz Zahavi a baptisé, en 1975, théorie du handicap. Selon lui, un signal est d'autant plus fiable pour un récepteur qu'il est coûteux pour son émetteur. Ceci expliquerait notamment l'évolution de caractères sexuels extravagants chez certaines espèces animales.

    La légende veut que les petites filles naissent dans les roses. C’est peut-être aussi pour cela que les femmes aiment tant les fleurs… © archikatia, Fotolia
    La légende veut que les petites filles naissent dans les roses. C’est peut-être aussi pour cela que les femmes aiment tant les fleurs… © archikatia, Fotolia

    La théorie du handicap et le paon

    L'exemple le plus frappant en est la queue du paon. En effet, si cette queue permet au mâle de séduire sa femelle -- un peu comme le bouquet de fleurs aide l'homme à entrer en contact avec la femme --, elle représente en même temps un sacré handicap physiologique pour l'animal. En cas de danger, plus la queue du paon est belle et imposante, plus celui-ci aura du mal à courir ou à voler.

    Pour Amotz Zahavi et sa théorie du handicap (ou « théorie du signalement fiable »), le fait que les femelles choisissent de préférence un mâle à la queue imposante pour se reproduire serait signe qu'elles imaginent qu'avec pareil handicap, le mâle en question n'a pu survivre jusque là que parce qu'il dispose de gènes qui le rendent supérieur aux autres mâles. Dans le même ordre d'idée, le signe qu'envoie un homme qui peut se permettre d'offrir des bouquets de fleurs à une femme correspondrait à celui d'un homme qui peut se permettre le luxe du superflu ?